Le chronométrage du Tour de France, comment ça marche ?
Quand, après plus de 62 heures de course, seules dix petites secondes séparent le maillot jaune du Tour de France de son dauphin au classement général, on comprend un peu mieux encore toute l’importance de la précision de la mesure du temps. Un rôle clé assuré depuis 2016 par Tissot, l’horloger suisse chronométreur officiel de la Grande Boucle (également partenaire de l’UCI et de la Vuelta). Zoom sur le fonctionnement du dispositif le plus indispensable à une course cycliste.
Le transpondeur, un outil clé
Le transpondeur est un outil clé du dispositif. ©© Cor Vos Fotopersburo-Video ENG
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Les vélos des 157 coureurs encore engagés sur le Tour de France sont tous équipés d’un transpondeur, positionné sur la fourche avant. “Il s’agit d’une petite puce d’à peine 8 grammes qui va déclencher un signal au franchissement d’une cellule photoélectrique positionnée sur la route, nous explique Pascal Rossier, le responsable chronométrage chez Tissot. Cet outil permet à notre logiciel d’identifier automatiquement les cyclistes qui franchissent la ligne d’arrivée et, dans le cas d’un finish que l’on qualifie de ‘clair’ dans notre jargon, de délivrer un classement de l’étape et un classement général provisoire en une quinzaine de secondes environ afin que ceux-ci puissent être intégrés rapidement dans les images du direct télé.”
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Une photo-finish à 10 000 images secondes
En 2017, l’écart entre Kittel et Boasson-Hagen n’était que de 6mm à l’arrivée à Nuits-Saint-Georges. ©Tissot
Dans le cas des arrivées plus complexes à départager, la photo-finish permet une mesure des écarts extrêmement précise. “Nous travaillons désormais avec un outil capable de prendre 10 000 images à la seconde, continue notre interlocuteur. En 2017, lors de l’arrivée au sprint à Nuits-Saint-Georges, cela nous a été précieux pour définir qui de Marcel Kittel ou d’Edvald Boasson Hagen avait remporté l’étape. L’avance de l’Allemand n’était en effet que de… 6 millimètres ! Mais la photo-finish n’est pas utilisée qu’au terme des sprints massifs. Nous y faisons appel chaque jour de manière à ‘recouper’ les informations transmises par les transpondeurs afin de permettre aux collèges des commissaires d’établir le classement officiel.”
Des dispositifs doublés
Les dispositifs sont doublés de façon à fiabiliser au mieux le chronométrage. ©Xepo W.S.
Afin d’assurer au mieux la fiabilité du chronométrage, les dispositifs de prise de temps sont doublés. “Nous disposons de deux ordinateurs de gestion du timing de manière à faire face à un plantage éventuel, continue Pascal Rossier. La ligne d’arrivée est, de surcroît, équipée d’une caméra photo-finish de secours ainsi que d’un troisième appareil placé de l’autre côté de la ligne de façon à disposer d’un autre angle de vue si nécessaire. Nous travaillons avec une série de check-lists extrêmement détaillées et complètes qui sont assez semblables à celles de mise dans le monde de l’aviation. Deux opérateurs travaillent conjointement, dans ce que nous avons baptisé une méthode à quatre yeux, pour installer un dispositif qui doit être en place une heure et demie avant le départ de l’étape. Avant de mettre le cap vers le Grand Départ, nous vérifions par ailleurs tout notre matériel en laboratoire en Suisse en simulant deux étapes en ligne et un chrono.”
Trois postes sur les étapes en ligne
En plus de la ligne d’arrivée, Tissot installe également deux autres postes de prise de temps sur les étapes en ligne. “Le cahier des charges du Tour de France requiert en effet une photo-finish sur le sprint intermédiaire où sont attribués les points servant au classement du maillot vert, détaille le responsable du chronométrage. Nous installons par ailleurs un point de prise du temps sous la banderole des trois kilomètres puisque le règlement UCI prévoit que les coureurs qui sont victimes d’une chute ou d’un incident mécanique après cette frontière sont classés dans le temps du groupe auquel ils appartenaient à cet instant. Un opérateur assure donc chacun de ses deux postes alors que quatre techniciens sont installés sur la ligne d’arrivée.”
Une équipe doublée pour les contre-la-montre
Treize techniciens Tissot opéreront sur le chrono de ce mardi. ©Xepo W.S.
Pour le seul contre-la-montre de ce Tour de France programmé ce mardi entre Passy et Combloux, les équipes de chronométrages de Tissot seront doublées. “Treize personnes seront en effet sur le pont, explique Pascal Rossier. Là où c’est Radio Tour qui nous donne le top départ sur une étape en ligne et déclenche nos chronos, nous installons sur un contre-la-montre une cellule photoélectrique sur la rampe de lancement. Nous installons également deux à trois de prise de temps intermédiaire, une mesure importante tant pour les directeurs sportifs qui suivent les athlètes en course que pour la télévision qui doit pouvoir faire vivre au mieux les enjeux sportifs de cet exercice particulier. Nous veillons également à doubler les cellules photoélectriques dans cette logique de fiabilité qui nous sert de guide. Un chrono peut apparaître comme un exercice aisé à mesurer, mais le dispositif y est bien plus lourd. Parce que chaque seconde compte !”
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Source : https://www.dhnet.be/sports/cyclisme/tour-de-france/2023/07/18/le-chronometrage-du-tour-de-france-comment-ca-marche-7SLAAK5G6ZFKPGY5BJVQPYMKKU/?outputType=amp
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Date de Publication : 2023-07-18 11:58:00
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