une vidéo montre six mois d’érosion de la plage de Lafitenia à Saint-Jean-de-Luz
Six mois d’évolution de la plage luzienne de Lafitenia résumés en 54 secondes. Tempête, mouvement de la ligne d’eau, érosion… L’Observatoire de la côte Nouvelle-Aquitaine vient de publier un timelapse hypnotisant qui permet d’observer la plage de Saint-Jean-de-Luz, jour par jour, de janvier à juin.
CoastSnap, un programme de science participative, invite les passants à documenter la baie de Lafitenia. Une simple photo peut aider les scientifiques à mieux comprendre les dynamiques du littoral.
Installé depuis novembre…
Six mois d’évolution de la plage luzienne de Lafitenia résumés en 54 secondes. Tempête, mouvement de la ligne d’eau, érosion… L’Observatoire de la côte Nouvelle-Aquitaine vient de publier un timelapse hypnotisant qui permet d’observer la plage de Saint-Jean-de-Luz, jour par jour, de janvier à juin.
CoastSnap, un programme de science participative, invite les passants à documenter la baie de Lafitenia. Une simple photo peut aider les scientifiques à mieux comprendre les dynamiques du littoral.
Installé depuis novembre 2021, un immanquable poste d’observation de couleur jaune permet de caler son téléphone, pour prendre une photo. Les clichés recensés, avec un point de vue similaire, peuvent ainsi être superposés, comparés et analysés.
Évolution en images de la plage de Lafitenia à Saint-Jean-de-Luz entre janvier et juin 2023.
À ce jour, nous avons reçu plus de 1300 contributions citoyennes pour le site de Lafitenia !
On vous en dit davantage sur son évolution ⬇️ pic.twitter.com/dGewjulFjB
— Observatoire de la côte de Nouvelle-Aquitaine (@ObsCoteAqui) July 28, 2023
Qu’observe-t-on ?
Quelles conditions favorisent les mouvements de la plage ? C’est la question qui taraude le groupe de travail de l’Observatoire de Nouvelle-Aquitaine. Pour y répondre, les scientifiques s’appuient sur les clichés récoltés. « La position exacte de la ligne d’eau, que l’on détermine grâce aux photos reçues à marée haute, nous donne une indication sur la position du trait de côte. C’est un indicateur qui permet de savoir si la plage recule ou avance », explique Antoine Deburghgraeve, ingénieur en risques côtiers.
Le moment clé à immortaliser : les tempêtes. « Les photos envoyées nous permettent de savoir comment se comporte la plage, avant, pendant, et après une perturbation. C’est précieux. Cela nous donne des infos sur le comportement des côtes face aux épisodes météorologiques extrêmes », poursuit-il.
On a l’impression qu’une sorte de banc de sable s’est créé
Dans la vidéo postée, qui résume les six mois, l’impact d’une tempête début janvier est nettement visible : « On voit qu’avec la houle, un épisode énergétique a frappé la côte. Sur les clichés qui suivent, on a l’impression qu’une sorte de banc de sable s’est créé. » Le dispositif permet de faire une première analyse qualitative, visuelle. Un algorithme prendra ensuite le relais pour quantifier la dynamique, mesurer la position du trait de côte et confirmer si un banc de sable s’est créé.
La houle fait bouger la plage
« Lafitenia est un site très peu anthropisé. La dynamique d’évolution est donc assez naturelle », souligne le scientifique. Pas de rechargement en sable, pas de digue, comme à Capbreton ou à Lacanau, où sont installés d’autres points Coastsnap. « On peut ainsi essayer de faire des hypothèses sur les causes naturelles de l’érosion et du mouvement de trait de côte. »
Deux clichés sont envoyés chaque jour. Un matériel suffisant pour effectuer de premières analyses. « Nous ne pourrions pas nous déplacer à une telle fréquence pour des observations ou des analyses. Nos bureaux sont à Pessac, à côté de Bordeaux. »
Le groupe de travail cherche à établir une corrélation entre la houle et les dynamiques de la plage. Mais il est encore trop tôt pour certaines affirmations. « Nous n’avons pas encore assez de recul. On ne peut pas dire que l’érosion s’accélère, par exemple. Actuellement, elle est assez faible : 0,15 mètre par an. Il nous faudrait des données sur dix ou quinze ans pour pouvoir s’avancer », tempère Antoine Deburghgraeve. Ce que le groupe sait, c’est qu’il existe des échanges de sédiment entre les deux côtés de la baie de Lafitenia.
Carte postale (parmi d’autres) du quartier Acotz à Saint-Jean-de-Luz, la plage et spot de Lafitenia, paradis des surfeurs.
Vincent Dewitte
Conclusion ? « L’action combinée de la marée haute et de fortes vagues génère un jet de rive, atteignant quasiment le pied de la falaise. Ces mouvements d’eau semblent également avoir modifié la morphologie de la plage, en générant de l’accrétion sur la partie sud de la plage », explique l’Observatoire de la côte de Nouvelle-Aquitaine.
Au-delà de l’aspect scientifique, le dispositif permet surtout de sensibiliser le grand public à la conservation du littoral, comme le souligne l’ingénieur en risque côtier. « En participant, les gens peuvent prendre conscience que les côtes bougent, les plages évoluent. »
Initié en Australie, en 2017, le dispositif s’est développé dans une vingtaine de pays, notamment en Grande-Bretagne, en Espagne ou encore aux États-Unis. D’autres points CoastSnap devraient prochainement voir le jour sur la côte Atlantique.
Une banque de photos à enrichir
L’Observatoire de la côte de Nouvelle-Aquitaine reçoit quotidiennement des photos, mais ce n’est jamais trop ! Le dispositif donne l’opportunité aux passants de devenir acteur de la protection du littoral en collaborant à la surveillance de l’érosion côtière. Peu d’habitués dans ses envois. Les promeneurs participent à trois ou quatre reprises maximum pour l’instant. La galerie photo doit être enrichie, en été, comme en hiver. Alors, à vos appareils !
Source : https://www.sudouest.fr/environnement/mer/saint-jean-de-luz-coastsnap-fait-defiler-six-mois-d-erosion-de-la-plage-de-lafitenia-en-video-16172860.php
Auteur :
Date de Publication : 2023-08-07 15:37:06
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