quadruple module photo et 200 Mpx à dompter
En février 2023, Samsung dévoilait ses trois nouveaux smartphones haut de gamme. Comme les années précédentes, le modèle portant la mention « Ultra » est incontestablement le plus haut de gamme, avec une fiche technique très bien fournie.
Quelle qualité d’image pouvons-nous obtenir avec le Samsung Galaxy S23 Ultra ? Le capteur de 200 Mpx – la définition la plus élevée à ce jour sur un smartphone – est-il une véritable révolution ? Le niveau de performance de ce modèle est-il en hausse par rapport à son prédécesseur ?
Pour le savoir, nous l’avons utilisé au quotidien depuis sa sortie, pendant deux mois. Voici notre test complet du Samsung Galaxy S23 Ultra.
Galaxy S : rupture dans la continuité
On ne présente plus la gamme Samsung Galaxy S. Lancée en 2010, elle regroupe les smartphones les plus haut de gamme du géant sud-coréen.
Si les Samsung Galaxy S23, Galaxy S23+ et Galaxy S23 Ultra empruntent beaucoup à leurs aînés, ils portent en leur sein une mini-révolution de palais. Cette cuvée 2023 est en effet la première à utiliser une puce fournie par Qualcomm – ici, un Snapdragon 8 Gen 2 modifié spécialement pour Samsung.
La série des Galaxy S23 abandonne donc (provisoirement ?) sa puce maison Exynos. Une décision motivée, selon le constructeur coréen, à « offrir la meilleure expérience utilisateur ». Mais certains se souviennent aussi des performances graphiques en retrait proposée par la puce Exynos 2200.
L’objectif poursuivi par Samsung est donc limpide : faire oublier les quelques aléas du Galaxy S22 Ultra – et continuer d’asseoir sa domination sur le marché des smartphones ultra-premium, alors que la concurrence (notamment chinoise) est de plus en plus affûtée.
Voici les caractéristiques techniques du Samsung Galaxy S23 Ultra :
Écran : Dynamic AMOLED, 6,8 pouces, 1-120 HZ
Définition : 1440 x 3088 pixels
Appareil photo dorsal :
200 Mpx, type 1/1,3 pouce, grand-angle 24 mm, f/1,7, Dual Pixel AF, Laser AF, OIS
12 Mpx, type 1/2,55 pouce, ultra grand-angle 13 mm, f/2,2, Dual Pixel AF, Super Steady Video
10 Mpx, type 1/3,52 pouce, zoom x3 70 mm, f/2,4, Dual Pixel AF, OIS
10 Mpx, type 1/3,52 pouce, zoom x10 240 mm, f/4,9, Dual Pixel AF, OIS
Appareil photo frontal : 12 Mpx, type 1/1,34 pouce, 26 mm, f/2,2, Dual Pixel AF
Vidéo : 8K jusqu’à 30 fps, 4K jusqu’à 60 fps, FHD jusqu’à 240 fps, 720p jusqu’à 960 fps
OS : Android 13, OneUI 5.1
Processeur : Snapdragon 8 Gen 2
Mémoire vive : 12 ou 16 Go
Batterie : 5000 mAh
Stockage : 128, 256 ou 512 Go
Dimensions : 163,4 x 78,1 x 8,9 mm
Poids : 234 g
Design et finitions : le jeu des 7 différences
Au premier abord, impossible de distinguer le Samsung Galaxy S23 Ultra de son prédécesseur. Signe d’une certaine maturité, le sud-coréen n’apporte que de (très) légères évolutions stylistiques.
Le S23 Ultra est couleur crème, le S22 Ultra est violet : hormis la couleur, quelle différence ?
On retrouve donc le design aux bords très rectilignes inauguré l’an dernier – et qui rappelle beaucoup la gamme Note. Unique différence : les tranches gauche et droite sont moins arrondies que sur le S22 Ultra.
Côté mensurations, comptez 16,3 cm de haut, 7,8 cm de large, 8,9 cm d’épaisseur, et un poids de 234 g. Il se montre donc 1 mm plus large et 7 g plus lourd que son illustre grand frère.
Comme sur la tranche inférieure du S22 Ultra, le port USB-C est entouré par le tiroir pour 2 cartes nano-SIM, et par l’unique grille du haut-parleur. Sans oublier, bien sûr, le logement pour le stylet S-Pen.
À l’avant, l’immense écran de 6,8 pouces accueille un petit poinçon, situé au milieu de l’écran, dédié à la caméra frontale de 12 Mpx. On retrouve aussi le lecteur d’empreinte sous l’écran, qui se montre globalement très efficace.
Enfin, le dos du terminal est totalement identique à celui de son prédécesseur. On retrouve le quadruple module photo dorsal, dont la disposition des objectifs est inchangée. Comme l’an dernier, ces derniers dépassent légèrement de la surface du smartphone. Les changements apportés par Samsung sont donc à chercher côté technique.
Et on apprécie toujours le matériau mat utilisé pour la face dorsal, sobre et peu sensible aux traces de doigts.
Côté matériel : un smartphone toujours aussi premium
Impossible de ne pas évoquer l’écran de 6,8 pouces ce Samsung Galaxy S23 Ultra. La définition de 1440 x 3200 pixels, toujours aussi confortable, est identique à celle du S22 Ultra. En revanche, le smartphone ayant gagné quelques dixièmes de millimètre en hauteur et en largeur, les bordures d’écran sont un micro-poil plus présentes.
Samsung reconduit également sa technologie maison Dynamic Amoled 2x. En outre, le S23 Ultra mise sur une dalle LTPO 2.0 avec un taux de rafraîchissement de 1 à 120 Hz. En outre, le terminal propose une luminosité maximale allant jusqu’à 1750 nits, offrant une excellente lisibilité, même en plein soleil.
Sur le terrain, cette dalle est un vrai délice. La restitution des couleurs est très fidèle. La suraccentuation des couleurs primaires avec le mode par défaut est moins prononcée. Les animations s’enchaînent avec une impeccable fluidité, offrant un confort indéniable.
Sous le capot, le Samsung Galaxy S23 Ultra intègre la puce Snapdragon 8 Gen 2 de l’américain Qualcomm. Gravée en 4 nm, elle a été modifiée pour répondre aux besoins de Samsung – une première. Côté mémoire vive, comptez 12 ou 16 Go de RAM. En revanche, comme l’an dernier, le stockage de 128, 256 ou 512 Go n’est pas extensible.
Côté photo, le Samsung Galaxy S23 Ultra conserve une taille de capteur identique à celle de son prédécesseur. Mais accroît sensiblement la définition du capteur principal, la faisant passer de 108 à 200 Mpx.
Une stratégie différente de certains de ses concurrents – comme le Xiaomi 13 Ultra – qui conserve une définition moins élevée (50 Mpx tout de même) mais opte pour une plus grande taille de capteur (type 1 pouce, le graal pour les appareils mobile).
Certains se demanderont pourquoi Samsung n’a pas choisi cette voie. Mais le sud-coréen fait ici un choix assez pragmatique. De plus grands capteurs nécessitent des optiques très spécifiques – et prennent une très grande place au dos du smartphone.
En optant pour une taille plus raisonnable (et identique à celle utilisée l’an dernier), Samsung livre un smartphone esthétiquement moins clivant. Et s’accorde plus de temps pour développer les optiques indispensables à une bonne qualité d’image avec un capteur type 1 pouce.
On retrouve donc :
Un capteur principal haute définition de 200 Mpx de type 1/1,3″ – avec des photosites de 0,6 µm – muni d’une optique standard 23 mm stabilisée ouvrant à f/1,7 et autofocus à détection de phase
Un capteur secondaire de 12 Mpx de type 1/2,55″ – avec des photosites de 1,4 µm – surmonté d’un ultra grand-angle équivalent 13 mm ouvrant à f/2,2 et équipé d’une stabilisation électronique (Super Steady Video) et un autofocus à détection de phase
Un troisième capteur de 10 Mpx de type 1/3,52″ – avec des photosites de 1,12 µm – surmonté d’un téléobjectif « standard » équivalent 70 mm ouvrant à f/2,4, et équipé d’un autofocus à détection de phase et d’une stabilisation optique (OIS)
Un quatrième capteur de 10 Mpx de type 1/3,52″ – avec des photosites de 1,12 µm – surmonté d’un téléobjectif « périscopique » équivalent 240 mm et ouvrant à f/4,9, et équipé d’un autofocus à détection de phase et d’une stabilisation optique (OIS)
Un capteur « Laser AF », dédié pour aider le capteur principal pour la mise au point.
La (grosse) nouveauté du Galaxy S23 Ultra est incontestablement son capteur principal, nommé Isocell HP2 par Samsung – auquel nous avons consacré un dossier complet. En revanche, les capteurs « secondaires » évoluent assez peu. Les évolutions en termes de qualité d’image viendront davantage des optimisations logicielles.
Qualité d’image : le Samsung Galaxy S23 Ultra, excellent à 50 Mpx
À l’instar de ses prédécesseurs, le Samsung Galaxy S23 Ultra propose 4 focales différentes, équivalent 13 mm, 23 mm, 70 mm et 240 mm. De quoi offrir nous une remarquable polyvalence sur le terrain.
Deux tours Eiffel pour le prix d’une (et le whisky n’y est pour rien) ! Samsung Galaxy S23 Ultra – 24 mm, f/1,7, 1/390s, 10 ISO
Certains esprits tatillons pourraient regretter l’écart assez importante entre les focales 70 et 240 mm. Et qui impose l’usage du zoom numérique. Mais la présence des 2 téléobjectifs est un atout indéniable, permettant à Samsung de dépasser (et de loin) certains de ses concurrents.
Qualité des photos de jour
Sur le terrain, le Samsung Galaxy S23 Ultra est capable de livrer de très belles images. Le HDR s’avère raisonnable, et ne cherche pas à déboucher les ombres de manière trop artificielle. De ce point de vue, Samsung nous surprend agréablement. En revanche, les couleurs sont un peu plus « pêchues » que sur le S22 Ultra.
Fin de rando – Samsung Galaxy S23 Ultra – 24 mm, f/1,7, 1/100s, 400 ISO
Avec ce nouveau capteur de 200 Mpx, Samsung introduit un mécanisme de pixel binning plus évolué. En combinant 16 pixels en 1, on obtient des clichés de 12,5 Mpx. Cependant, un palier intermédiaire est disponible : en fusionnant 4 pixels en 1, l’appareil livre des photos de 50 Mpx.
Peppa Bus – Samsung Galaxy S23 Ultra – 24 mm, f/1,7, 1/320s, 10 ISO
Et sur le terrain, les images à 12,5 Mpx (en mode « par défaut ») sont correctes… mais sans plus. Les images sont globalement plaisantes – mais le niveau de détails est en retrait. Un effet de lissage est assez présent, et les détails les plus fins paraissent un peu gommés.
Une Jaguar Type E parfaitement restaurée – Samsung Galaxy S23 Ultra – 24 mm, f/1,7, 1/470s, 10 ISO
Les résultats sont bien meilleurs à 50 Mpx. On obtient ainsi des photos plus détaillées, avec une sensation de netteté très appréciable, même en zoomant à 100 %. Les clichés sont ainsi beaucoup plus exploitables sur grand écran qu’avec les précédents modèles. De ce point de vue, le nouveau capteur principal du Galaxy S23 Ultra s’avère particulièrement séduisant.
Dupleix – Samsung Galaxy S23 Ultra – Mode 50 Mpx – 24 mm, f/1,7, 1/100s, 16 ISO
Prunius – Samsung Galaxy S23 Ultra – Mode 50 Mpx – 24 mm, f/1,7, 1/100s, 50 ISO
En revanche, le mode 200 Mpx livre des clichés assez décevants. Certes, les images sont globalement plaisantes. Mais le niveau de détails est en net retrait. En zoomant dans l’image, on découvre que les éléments les plus fins sont totalement brouillés. En clair, les 200 Mpx ne sont pas là pour être exploités « tels quel », mais pour permettre au capteur de produire des images de 50 Mpx plus détaillées via le pixel binning. On évitera donc à tout prix de rogner dans l’image, au risque d’obtenir une certaine bouillie de pixels.
Grenelle – Samsung Galaxy S23 Ultra – Mode 200 Mpx – 24 mm, f/1,7, 1/220s, 10 ISO
Ci-dessous, une photo de 200 Mpx en entier, et un crop à 100% :
Dernier détail au sujet de l’optique principale : la distance minimale de mise au point est étonnamment courte (3 à 4 cm). Il en résulte des images en proxiphotographie très plaisantes, avec un bokeh tournoyant singulier et esthétique.
Une p’tite mousse – Samsung Galaxy S23 Ultra – 24 mm, f/1,7, 1/100s, 12 ISO
De son côté, l’ultra grand-angle livre de belles images. Les photographes de paysage et d’architecture sauront tirer parti de son angle de champ particulièrement large (122°, équivalent 13 mm). Mais comme l’an passé, le capteur type 1/2,55 pouce ne permet pas d’obtenir un rendu aussi détaillé que celui du capteur principal. En zoomant, les photos souffrent d’un lissage assez prononcé, et la sensation de netteté est moins présente. Samsung tente de compenser ce point en accentuant les micro-contrastes, et le rendu en basse lumière manque parfois un peu de naturel.
King’s Cross – Samsung Galaxy S23 Ultra – 13 mm, f/2,2, 1/100s, 64 ISO
St Pancras Station – Samsung Galaxy S23 Ultra – 13 mm, f/2,2, 1/2200s, 50 ISO
Du côté des téléobjectifs, le Samsung Galaxy S23 Ultra réussit à livrer de bons, voire de très bons résultats. Ainsi, le téléobjectif « intermédiaire », équivalent 70 mm, s’avère séduisant. Sans être au même niveau que le capteur principal (en mode 50 Mpx), la restitution de la scène est très correcte, avec un très bon niveau de détails. Samsung semble avoir diminué le niveau du lissage : ainsi, le bruit est un peu plus élevé mais la sensation de netteté est plus présente, ce que nous apprécions.
A tribute to Martin Parr – Samsung Galaxy S23 Ultra – 70 mm, f/2,4, 1/2800s, 50 ISO
Malgré tout, l’appareil emploie souvent une vitesse d’obturation assez basse, augmentant le risque d’obtenir une photo floue. L’usage en photo sportive est parfois un tantinet complexe comme dans le cas de la photo ci-dessous, capturée à 1/100s.
Fiat 128 – Samsung Galaxy S23 Ultra – 70 mm, f/2,4, 1/100s, 64 ISO
Pour rapprocher les sujets les plus lointains, le Galaxy S23 Ultra met en exergue son téléobjectif 240 mm. Une fois encore, nous apprécions beaucoup la présence de cet objectif, tant il permet d’aller plus loin que le téléobjectif « classique » 70 mm. On peut « presque » avoir l’impression d’avoir un vrai téléobjectif toujours dans sa poche.
En haut des pistes, l’air est plus pur – Samsung Galaxy S23 Ultra – 240 mm, f/4,9, 1/1700s, 50 ISO
Sur le terrain, les résultats sont étonnamment similaires à ceux du Galaxy S22 Ultra. Au premier abord, le rendu des images est très correct, avec un bon rendu des couleurs et des contrastes. Néanmoins, l’objectif est pénalisé par un capteur de petite taille (type 1/3,52″ , identique à celui du téléobjectif 70 mm)… et par une optique très peu lumineuse (f/4,9).
Le rendu de ce vitrail est correct ; celui des briques à l’arrière-plan beaucoup moins. Samsung Galaxy S23 Ultra – 240 mm, f/4,9, 1/25s, 640 ISO
Résultat, la qualité d’image baisse très rapidement dès que la lumière diminue. De même, le lissage est encore assez prononcé. Les clichés sont souvent capturés avec une vitesse d’obturation assez basse. Dans le même registre, l’appareil met 1/2 s avant de capturer la photo, ce qui n’est pas spécialement pratique avec un sujet aux mouvements rapides.
Cette Alfa Romeo est superbe, mais ce cliché est discutable tant l’arrière-plan est présent. Samsung Galaxy S23 Ultra – 240 mm, f/4,9, 1/320s, 50 ISO
On passera rapidement sur la fonction Space Zoom, inaugurée il y a 2 ans. Comme sur les générations précédentes, l’appareil offre un zoom numérique x100. La qualité d’image est relativement correcte jusqu’à un zoom x30, mais se dégrade assez rapidement. Sans surprise, à fond de zoom, la qualité d’image est particulièrement discutable.
Qualité des photos de nuit
Une fois encore, la photo de nuit met en exergue les qualités (et les défauts) du quadruple module photo. Comme sur ses prédécesseurs, le S23 Ultra offre une prestation honorable mais inégale d’un objectif à l’autre. Et ce, malgré le mode Nuit, qui se déclenche automatiquement dès que la scène est assez sombre.
London time – Samsung Galaxy S23 Ultra – 24 mm, f/1,7, 1/25s, 1000 ISO
Nous sommes globalement satisfaits par les performances du capteur principal. Le rendu global des scènes est très réussi, avec une colorimétrie et une restitution des couleurs très plaisante. Hélas, le rendu des détails n’est pas aussi extraordinaire que nous l’aurions souhaité. Avec le mode par défaut (12,5 Mpx), le lissage est particulièrement présent. En zoomant dans l’image, les détails paraissent parfois brouillés, ce qui gâche un peu le rendu général de l’image.
Pampa Quinet – Samsung Galaxy S23 Ultra – 24 mm, f/1,7, 1/50s, 500 ISO
Eurostar : old vs new – Samsung Galaxy S23 Ultra – 24 mm, f/1,7, 1/50s, 500 ISO
Côté 50 Mpx, les résultats sont un peu mitigés. Dans certains cas l’appareil semble avoir quelques petits soucis dans la fusion des images et génère une quantité d’artefacts très élevée. Les visages situés à l’arrière-plan sur la photo ci-dessous sont très mal restitués. En revanche, la vue de l’Arc de Triomphe est très correcte.
Pierrot pluvieux – Samsung Galaxy S23 Ultra – 24 mm, f/1,7, 1/35s, 640 ISO
Heure bleue pluvieuse – Samsung Galaxy S23 Ultra – 24 mm, f/1,7, 1/50s, 640 ISO
Même constat avec le mode 200 Mpx. En zoomant à 100 %, on découvre des images présentant beaucoup d’aberrations et d’artefacts. Les textes sur les photos ci-dessous sont difficilement lisibles.
Motifs nocturnes – Samsung Galaxy S23 Ultra – 24 mm, f/1,7, 1/25, 640 ISO
Entrée / sortie – Samsung Galaxy S23 Ultra – 24 mm, f/1,7, 1/35s, 640 ISO
Du côté de l’ultra grand-angle, les résultats sont tout aussi plaisants du côté des couleurs… et tout aussi discutables du côté de la restitution des détails. L’appareil a la main un peu lourde sur le lissage. Mais surtout, la restitution des bords est très brouillonne. Sur la photo ci-dessous, les éléments situés à gauche et à droite du navire sont presque brouillés. Dommage.
Manhattan sur Seine – Samsung Galaxy S23 Ultra – 13 mm, f/2,2, 1/8s, 1250 ISO
Leonardo’s – Samsung Galaxy S23 Ultra – 13 mm, f/2,2, 1/25s, 1000 ISO
Le télézoom 70 mm, quant à lui, livre des images nocturnes satisfaisantes, malgré son petit capteur type 1/3,52 pouce. Concrètement, le rendu des scènes est agréable à l’œil… mais mieux vaut ne pas trop zoomer dans l’image. Là où son prédécesseur accentuant les détails artificiellement, le S23 Ultra applique un niveau de lissage assez élevé, et les détails sont un peu gommés.
Rouelle – Samsung Galaxy S23 Ultra – 70 mm, f/2,4, 1/8s, 1250 ISO
Nuit neigeuse – Samsung Galaxy S23 Ultra – 70 mm, f/2,4, 1/35s, 1600 ISO
Enfin, le téléobjectif x10 permet d’obtenir des résultats intéressants. Hélas, point de miracle. De jour comme de nuit, l’objectif est pénalisé par le combo classique « petit capteur + optique peu lumineuse ». Le niveau de détails est en retrait – bien que l’appareil tente de les accentuer artificiellement. Et, comme sur les S21 et S22 Ultra, l’effet de blooming est très prononcé, avec des fuites de lumière peu esthétiques.
Carmine – Samsung Galaxy S23 Ultra – 240 mm, f/4,9, 1/35s, 2000 ISO
Avant le bal – Samsung Galaxy S23 Ultra – 240 mm, f/4,9, 1/25s, 3200 ISO
Expert RAW : la botte secrète de Samsung
Fidèle à ses bonnes habitudes, Samsung a doté son S23 Ultra d’une profusion de modes de prise de vue. Parmi eux, on retiendra surtout le mode Expert RAW – qui vient se ranger aux côtés du traditionnel mode Pro. Réponse de Samsung au format ProRAW d’Apple, il combine la flexibilité de retouche d’un fichier RAW avec les algorithmes de retouche automatique (HDR, optimisation des détails, etc.).
Contrairement à l’an dernier, l’application est directement intégrée au sein de l’application principale – mais il convient malgré tout de la télécharger depuis le store de Samsung. L’interface est sobre et très claire, laissant la possibilité de reprendre la main sur tous les paramètres de prise de vue.
Point notable : l’application fonctionne avec les 4 capteurs du smartphone. On dispose aussi d’une fonction « carte du ciel », très utile en astrophotographie. À ce titre, notez que la vitesse d’obturation minimale autorisée est de 30 secondes. Un mode d’exposition multiple est également proposé. Enfin, le capteur principal peut capturer des images en 12 ou 50 Mpx, mais le mode 200 Mpx est ici absent.
Les mondes miniatures – Samsung Galaxy S23 Ultra – mode Expert RAW – 24 mm, f/1,7, 1/160s, 10 ISO
La capture de la photo prend environ 1/2s, puis l’appareil optimise l’image en arrière-plan pendant 3 à 4 secondes. L’appareil génère un fichier DNG ainsi qu’un fichier JPEG (en option). Chaque fichier RAW pèse environ 30 Mo.
Cocorico – Samsung Galaxy S23 Ultra – mode Expert RAW – 24 mm, f/1,7, 1/730s, 10 ISO
Sur le terrain, l’appli Expert RAW permet au Samsung Galaxy S23 Ultra de révéler tout son potentiel, et peut livrer d’excellentes photos. On éclipsera rapidement les fichiers JPEG livrés dans ce mode, aux couleurs très saturées. Du côté des RAW, on pardonnera aisément la légère sous-exposition des images de jour– que nous avions déjà constaté l’an dernier. Mais on apprécie immédiatement le niveau de détails, qui est ici particulièrement élevé.
Beetle – Samsung Galaxy S23 Ultra – mode Expert RAW – 50 Mpx – 24 mm, f/1,7, 1/1050s, 10 ISO
Le capteur principal livre une sensation de piqué impressionnante à 50 Mpx. De même, le téléobjectif 70 mm se montre particulièrement bon, même sur grand écran. Oui, le bruit de luminance est très prononcé ; mais les clichés restent parfaitement exploitables.
Port de Grenelle – Samsung Galaxy S23 Ultra – Mode Expert Raw – 70 mm, f/2,4, 1/2300s, 50 ISO
Mais le plus impressionnant vient du téléobjectif 240 mm, qui devient soudainement capable de nous livrer un niveau de détail (très) largement supérieur à ce que nous obtenons en mode « classique »… Seul l’ultra grand-angle livre des résultats un peu moins impressionnants que ses confrères. En un mot comme en cent, nous sommes tout simplement bluffés par le niveau de prestation offert par le smartphone avec l’appli Expert RAW.
Verticalité – Samsung Galaxy S23 Ultra – Mode Expert Raw – 240 mm, f/4,9, 1/670s, 50 ISO
Verticalité – Samsung Galaxy S23 Ultra – Mode Expert Raw – 240 mm, f/4,9, 1/50s, 64 ISO
Une fois au sein de Lightroom, nous apprécions beaucoup la latitude de retouche offerte par les fichiers RAW. Cela étant, les capteurs du smartphone ne peuvent égaler ceux de nos boîtiers photo. Et nous avons eu le plus grand mal à rattraper les zones surexposées de nos images. En revanche, le débouchage des ombres offre une certaine latitude.
Superbe courbe – Samsung Galaxy S23 Ultra – Mode Expert Raw – 70 mm, f/2,4, 1/1250s, 50 ISO
Au final, le mode Expert RAW est sans doute l’un des plus gros atouts du Galaxy S23 Ultra, tant il permet de révéler le plein potentiel des différents capteurs. Mais on ressort de cette expérience avec un sentiment troublant : si le smartphone est capable de livrer des images aussi détaillées dans ce mode, pourquoi n’est pas aussi le cas en mode « normal » ? Une question à laquelle nous n’avons, hélas, pas vraiment de réponse.
Tout duveteux – Samsung Galaxy S23 Ultra – Mode Expert Raw – 50 Mpx – 24 mm, f/1,7, 1/100s, 25 ISO
Le Samsung Galaxy S23 Ultra côté vidéo : 8K 30 fps et crop élevé
Au chapitre de la vidéo, le Galaxy S23 Ultra met les petits plats dans les grands. La capture en 8K passe de 24 à 30 fps (merci la puce Snapdragon) avec le capteur principal. En outre, l’appareil livre des séquences en 4K à 60 fps avec tous les capteurs.
Cependant, le niveau de rognage appliqué par l’appareil est toujours aussi impressionnant. Comme l’an passé (et sur bon nombre de concurrents), l’ultra grand-angle (13 mm) affiche en vidéo la même focale que le grand-angle (23 mm) en photo ! Le coupable n’est autre que la stabilisation logicielle, toujours aussi présente.
La stabilisation s’avère heureusement très efficace – même si à ce petit jeu les Pixels de Google font encore mieux. Seul le téléobjectif x10 est en retrait, la stabilisation « luttant » pour contrer les mouvements de l’utilisateur. On notera aussi le flickering, très présent avec certains éclairages artificiels. De même, on évitera de trop recourir au zoom numérique, qui nuit beaucoup à la qualité d’image.
Enfin, saluons la présence du mode Pro en vidéo. Comme en photo, il permet de reprendre la main sur les différents paramètres de prise de vue, et est doté de plusieurs options intéressantes (focus peaking en MAP manuelle, notamment).
Interface et performance : que de progrès !
Comme indiqué au début de ce test, le Samsung Galaxy S23 Ultra troque l’habituelle puce Exynos pour un SoC Snapdragon 8 Gen 2 « customisé » spécialement pour Samsung, avec un CPU et un GPU sous stéroïdes. Ladite puce est accompagnée sur notre unité de test de 12 Go de RAM.
En termes de performances, le Galaxy S23 Ultra fait partie des meilleurs élèves. Avec des jeux très gourmands en ressources, le smartphone livre une performance de haute volée. Aucun ralentissement, aucune saccade n’est à déplorer. Les quelques soucis de la puce Exynos 2200 du Galaxy S22 Ultra sont clairement de l’histoire ancienne.
De la même manière, l’interface One UI 5.1 proposée par Samsung est très agréable à utiliser – et d’une impeccable fluidité. On regrette cependant que les appli préinstallées soient aussi nombreuses (34 au total)… et pas toujours indispensables.
Le stylet S-Pen, qui s’intègre parfaitement au sein au sein du smartphone, apporte toujours son lot de fonctionnalités originales : annotation de photos, griffonnage de notes à la volée… On peut même déclencher l’appareil photo à distance, en utilisant le S-Pen comme une télécommande sans-fil !
Quelle autonomie pour le Samsung Galaxy S23 Ultra ?
À l’instar de ses prédécesseurs, le Galaxy S23 Ultra intègre une batterie très capacitaire de 5000 mAh. Sur le papier, les améliorations logicielles – ainsi que la puce Snapdragon 8 Gen 2 – doivent offrir quelques progrès du côté de l’autonomie.
Sur le terrain, le smartphone dépasse aisément les 36h en utilisation « mixte » (photo, vidéo, jeux, navigation sur Internet, réseaux sociaux). Même en cas d’utilisation intensive, nous n’avons pas réussi à vidanger totalement la batterie. Un point que nous apprécions largement. En revanche, l’affichage permanent de l’horloge et des notifications (Always On Display) est parfois très gourmand.
Seul élément assez étrange : dans certains cas, la batterie semblait se vider plus rapidement une fois arrivés au seuil de 15%. Un phénomène qui s’est cependant estompé au fil de l’utilisation du smartphone.
Côté recharge, le Galaxy S23 Ultra gère la charge « rapide » à 45W. Avec le bloc secteur de Samsung (hélas non-fourni dans la boîte), on peut regagner 58 % de batterie en 1/2h. La recharge complète s’effectue en 1h15. Des performances très correctes… mais la concurrence (chinoise) fait aujourd’hui beaucoup mieux.
On se consolera avec la charge sans fil à 15W, qui supporte la charge inversée à 4,5W pour redonner vie à ses accessoires (écouteurs, montre, etc.).
À l’heure du bilan : le Samsung Galaxy S23 Ultra, excellent… à condition de sortir des réglages par défaut
Après deux mois passés avec le Samsung Galaxy S23 Ultra, notre bilan est globalement positif. Si l’apparence extérieure évolue peu, le géant sud-coréen fait preuve d’une certaine maturité – ou d’un certain immobilisme, diront les mauvaises langues. De notre côté, nous saluerons le niveau de finitions, toujours aussi élevé. De même, les performances graphiques du terminal font (largement) oublier les quelques aléas de son prédécesseur.
Côté photo, le Galaxy S23 Ultra est toujours un excellent compagnon… mais certains choix techniques interrogent. Avec le nouveau capteur principal ultra-défini de 200 Mpx, les photos capturées avec le mode 50 Mpx – sont largement plus détaillées qu’avec le mode « par défaut » (12,5 Mpx).
Samsung Galaxy S23 Ultra – 24 mm, f/1,7, 1/50s, 640 ISO
De même, nous avons été très surpris par les excellents résultats obtenus avec le mode ExpertRAW, qui viennent révéler le potentiel des téléobjectifs 70 et 240 mm avec un niveau de détails très satisfaisant. Mais dans ce cas, pourquoi ces excellentes performances ne se retrouvent pas en mode « normal » ? Un point qui pose un certain nombre de questions quant aux algorithmes de traitement d’image de Samsung.
Dans tous les cas, le Samsung Galaxy S23 Ultra demeure cependant un smartphone d’une grande polyvalence. Et à ce titre, nous recommandons ce modèle sans hésiter.
Le Samsung Galaxy S23 Ultra est disponible à partir de 1419 € (256 Go de stockage), de 1599 € (512 Go) ou de 1839 € (1 To de stockage, 16 Go de RAM).
En ce moment, une promotion permet de bénéficier des modèles 512 Go et 1 To aux tarifs des modèles 256 et 512 Go. De quoi gagner en sérénité.
Test Samsung Galaxy S23 Ultra : quadruple module photo et 200 Mpx à dompter
Ergonomie et prise en main
8.5
Fonctionnalités photo / vidéo
9
Points forts
Polyvalence des 4 objectifs
Qualité des photos en mode 50 Mpx
Pertinence du mode Expert RAW
Stabilisation vidéo efficace
Excellent niveau de performances
Superbe écran (une fois de plus)
Stylet S Pen inclus
Très bonne autonomie
Points faibles
Qualité photo un peu décevante avec le capteur principal en 12,5 Mpx
Objectifs “secondaires” en retrait en mode photo par défaut
Un peu lourd
Pas de port micro-SD
Recharge un peu lente par rapport à la concurrence
Source : https://phototrend.fr/2023/04/test-smartphone-samsung-galaxy-s23-ultra-200-mpx/
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Date de Publication : 2023-04-27 09:00:00
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