pourquoi Fujifilm a survécu (et pas Kodak)
Si vous vous êtes demandé pourquoi Fujifilm, l’autre géant de la pellicule, ne s’était pas effondré comme Kodak, cette vidéo (en anglais) de la chaine Asianometry est faite pour vous. Durant 24 minutes, le narrateur y retrace l’histoire de l’entreprise nippone et des choix qui lui ont permis de survivre – pendant que que Kodak faisait faillite. Petit retour sur les points clefs si vous n’êtes pas adepte de la langue de Shakespeare.
Fujifilm, une success-story qui prit son temps
L’histoire de Fujifilm commence en 1934. Le Japon ne produisait alors pas de pellicule, car les fabricants de l’époque trouvaient que le climat local n’était guère favorable au développement de films. Dans sa vidéo, Asianometry raconte alors comment Fujifilm a tâtonné pour produire ses premières pellicules et mettra même 14 ans avant de commercialiser un film en couleur.
Le vidéaste met en parallèle Kodak qui dominait outrageusement le marché à cette époque. Pendant longtemps, les produits Fujifilm furent même considérés comme bas de gamme par rapport aux films du géant américain. Selon Asianometry, il faudra attendre les années 1970 pour que Fujifilm rattrape – et même surpasse Kodak technologiquement. Fujifilm arrive à s’implanter sur le marché américain, devenant même un des principaux sponsors des Jeux Olympiques de 1984 à Los Angeles.
À la même époque, le narrateur explique que Kodak enchaina les procès contre Fujifilm pour concurrence déloyale entre autres, sans succès.
Fujifilm et Kodak avaient anticipé le numérique
Pour le vidéaste, dès les années 1990, l’avenir des deux sociétés était scellé. Dans les deux cas, le numérique allait chambouler la donne en photo. Et Asianometry rappelle que Kodak a même fait office de précurseur avec un prototype d’appareil photo dès 1975. Et avec un capteur numérique dépassant le million de pixels en 1984. Au début des années 2000, Kodak était même leader sur le marché des appareils numériques.
De son côté, Fujifilm, lançait son premier boîtier numérique, le DS-1P en 1988. Cependant, Asianometry explique que la vente d’appareils photo est un business compliqué et rarement rentable. Les consommables sont souvent bien plus lucratif, d’où l’importance des pellicules pour Kodak ou Fujifilm.
La diversification est la clef
En fait, ce qui a surtout contribué à couler Kodak, selon Asianometry, ce n’est pas son manque d’anticipation dans le numérique (même s’il y eut des freins ici ou là), c’est son manque de diversification pour faire face à la crise de l’argentique.
En effet, Fujifilm s’est vite fait un nom dans le milieu de l’imagerie médicale, les médicaments ou encore les imprimantes ou les lecteurs de CD, dès les années 1980. De son côté, Kodak avait fondé plusieurs entités liées au médical ou l’industrie chimique, mais les avait revendues dans les années 90 pour se concentrer sur la photo, d’après le youtubeur.
La photo, une division « secondaire » chez Fujifilm au milieu des années 2000 ?
En 2000 ou 2001, la division image représentait encore 54 % du chiffre d’affaires de Fujifilm. En 2008, cependant, année du record en termes de CA avec 27 milliards de dollars, la photo ne représentait plus que 19 % du total. Le renouveau de Fujifilm ne s’est pas fait sans heurts et s’est aussi fait au prix de milliers de licenciements et de nombreuses restructurations.
Kodak s’est obstiné sur un marché moribond
Ainsi, pour Asianometry, la diversification de Fujifilm autour de marchés parfois éloignés de la photographie pure a donc permis à la société de compenser le recul de l’argentique. Dans le même temps, Kodak, trop soucieux de rester sur un seul secteur, n’a pas réussi à résister et fera finalement faillite en 2012.
Enfin, si vous voulez plus de précisions quant à la relation entre Fujifilm et Kodak, n’hésitez pas à regarder la vidéo dans son intégralité. Retrouvez les autres vidéos d’Asianometry sur sa chaîne Youtube.
Source : https://phototrend.fr/2023/09/fujifilm-vs-kodak-asianometry/
Auteur :
Date de Publication : 2023-09-23 09:19:00
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