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Pas de Google, pas de Facebook ou pas de TikTok, souvenez vous à quoi ressemblait le web il y a 20 ans

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Cette année-là, en 2003, le web se démocratise. Le numérique débarque dans le quotidien des Français. Pourtant ni Google, ni Facebook, ni Instagram n’étaient utilisés ou n’existaient . Mais Toulouse (Haute-Garonne) était déjà une championne des start-up et d’internet. Retour vers le futur !

Dans un silence total, l’enseignant lance le son (mythique) d’un modem 56K. Cela commence par un enchaînement de sons aigus, suivi d’un peu de friture et d’une série de “pongs” avant d’obtenir un long grésillement. Enfin, la mélodie se coupe et la liaison avec internet est établie ! La quinzaine d’étudiants est médusée.

C’était pourtant l’unique moyen pour se connecter au web 20 ans auparavant. Et en 2003, il fallait s’armer de patience ! Une photo prise aujourd’hui avec un smartphone, mettrait 6 min pour s’afficher.

En 2003, le web se démocratise en France. Le nombre d’internautes passe de 5 millions à 7,4 millions en l’espace d’un an. C’est le début du web grand public pour atteindre aujourd’hui 60 millions de foyers connectés.

A l’époque, Midi-Pyrénées était une championne d’Europe en nombre d’usagers. 39,8 % de la population régionale utilisaient l’internet 2 à 5 jours par semaine (chiffres de novembre 2002 de l’ARDESI). Juste devant l’Europe (38%) et bien loin de la France (31,4%). 

Si certains chanceux avaient les moyens de s’offrir un Modem 56K, ils étaient nombreux à fréquenter des cyber-cafés. Pour un euro l’heure, ces salles en libre-service permettaient de se connecter au monde.

Une utilisatrice dans un cybercafé

Une utilisatrice dans un cybercafé

© MAXPPP

Ces lieux étaient également un endroit de socialisation où on pouvait prendre un verre ou demander conseil pour écrire son premier mail.

Les premiers cybercafés français ouvrent leurs portes en 1995. Ils fleurissent un peu partout. Aux débuts des années 2000, on comptait 286 salles dans les espaces publiques de Midi-Pyrénées. Sans oublier les commerces privés dans les grandes villes.

Toulouse était la ville de France avec le plus de cybercafés par habitant

assure en août 2003, un employé d’Easy Access (le leader du secteur) dans la presse locale

Peu à peu, la démocratisation de l’informatique et l’arrivée des smartphones amènent les “websurfeurs” à délaisser les cybercafés. 

Seulement 1 commune sur 10 avait un site web

Suivre l’actualité de sa commune en ligne est aujourd’hui un geste banal. Mais en 2003, peu de municipalités avaient leur propre page web. 

En Midi-Pyrénées, seulement 13 % des communes étaient présentes sur le web, soit 393 communes sur 3020 selon une étude de l’ARDESI. .

Les Hautes-Pyrénées étaient le moins bien doté avec seulement 23 sites web municipaux (4,8 %).

Le site web de la mairie de Toulouse en 2003

Le site web de la mairie de Toulouse en 2003

© Capture d’écran

Malgré cette absence virtuelle, des communes se distinguent. La mairie de Luz-Saint-Sauveur (Hautes-Pyrénées) est l’une des premières de la région à proposer des formulaires en ligne pour l’état civil. Dans Le Lot, Figeac fait sensation avec sa dématérialisation des marchés publics.

Les mairies découvraient également le côté obscur du web. En juin 2003, Toulouse est victime d’une contrefaçon. Un site pornographique reprenait à l’identique l’habillage de la page municipale. C’est la première fois que la mairie de la ville rose porte plainte pour piratage.

Cela paraît invraisemblable pour les moins de 20 ans mais Internet n’est pas né avec Google. En 2003, les internautes utilisaient principalement “Altavista”, le moteur de recherche américain par excellence. Sans oublier “Lycos” et “Yahoo”, deux annuaires tricolores.

À Toulouse (Haute-Garonne), la génération X pouvait également compter sur le portail “toulouseweb”.

Ce cityguide en ligne attirait plus de 130 000 visiteurs par mois. Il regroupait toutes les adresses des écoles, des transports toulousains en passant par les hébergements, les bibliothèques et les bons plans pour sortir. Le site web avait une croissance aussi forte que Wanadoo (ancêtre d’Orange).

Le site ToulouseWeb en 2003

Le site ToulouseWeb en 2003

© Capture d’écran

Son créateur Christian Laurut, écrit désormais des livres, qui n’ont rien de numérique, traitant principalement de l’économie politique,

Durant l’été 2003, un Toulousain, Mathieu Donzel, lance « AmieZ.org », un site de rencontres amicales totalement gratuit.

Le principe était simple : mettre en relation des personnes pour partager une sortie au musée, une passion ou un pique-nique dans un parc. Certains trouvaient également l’âme sœur.

Le site Amiez.org en octobre 2003

Le site Amiez.org en octobre 2003

© Capture d’écran

Rapidement, la plateforme fait le buzz. Des “cyber-tribus” se forment un peu partout en Midi-Pyrénées mais aussi en France. 20 ans plus tard, le site existe toujours. Il revendique 30 000 membres actifs dont 10 000 en Haute-Garonne.

Mathieu Donzel a quitté Toulouse pour la Corse comme directeur technique et associé d’une entreprise d’informatique.

Les passionnés de jeux vidéo n’ont pas attendu deux décennies pour jouer en réseau. Certes le débit internet n’offrait pas la fluidité d’aujourd’hui. Mais 4 ordinateurs reliés par un câble, dans une chambre d’étudiant ou une salle de fête, offraient une expérience presque identique. À l’époque, on parlait de “Lan-Party”.

L’année 2003 marque également l’explosion des ventes sur Internet en France. Cette année-là, un tiers des ventes à distance se font en ligne, contre un quart en 2002. Soit 3,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires selon la Fédération des entreprises de vente à distance (Fevad)

L’internaute pouvait déjà faire ses achats sur Amazon, la Fnac, Cdisount ou Ebay. Cependant, ces derniers n’étaient pas encore les leaders du marché. A l’époque, on se précipitait sur….Nomatica.

Le site toulousain Nomatica en novembre 2022

Le site toulousain Nomatica en novembre 2022

© Capture d’écran

Née à Labège en 1999, la start-up devient le n°1 européen de la vente de matériel vidéo et photo sur Internet.

À l’origine de cette success story : le Toulousain Christophe Cornuejols.

J’étais déjà très convaincu par Internet. J’étais ingénieur Supaéro mais ma femme était développeur informatique ; En 1999, j’avais 38 ans, quelques expériences. Je me suis dit : il faut essayer.

Christophe Cornuejols en janvier 2013

Son site commercial va connaitre une croissance fulgurante avec un chiffre d’affaire de 70 millions d’euros en 2004.

C’est l’époque où les gens ont découvert les comparateurs de prix. On avait un flux phénoménal. Et on achetait en quantité : 300 000 appareils photos par an

Christophe Cornuejols en janvier 2013

Avec 2 salariés au moment de sa création, Nomatica comptera 135 personnes à son apogée. Mais en 2005, la concurrence du marché en ligne sera trop forte.

Après 2003…

L’année suivant, le web continue sa mutation. La mode des blogs commence à se dessiner. Le phénomène mondial donne l’idée à 3 Toulousains (Frédéric Montagnon, Gilles Moncaubeig et Julien Romanetto) de créer en 2004 : “OverBlog”. La plateforme d’hébergement va devenir une start-up à succès. Elle sera rachetée par TF1 puis par Webedia.

La révolution numérique est en marche. Google débarque en 2006 suivit de Facebook en 2007. Retour vers le présent !

Source : https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/pas-de-google-pas-de-facebook-ou-pas-de-tiktok-souvenez-vous-a-quoi-ressemblait-le-web-il-y-a-20-ans-2847305.html

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Date de Publication : 2023-09-29 07:00:02

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