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Niger : depuis le coup d’État, clips et musiques pro-militaires ont le vent en poupe

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Depuis le coup d’État militaire du 26 juillet dernier au Niger, les médias du pays, tels que Télé Sahel, se sont progressivement mis à diffuser des clips musicaux faisant l’éloge des militaires, rapporte le New York Times.

Bien que, comme le précise le quotidien new-yorkais, ces vidéos musicales fussent déjà très populaires avant le putsch, leur ampleur prend désormais un nouveau tournant à l’ère des réseaux sociaux et de TikTok.

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Peur et respect envers les militaires

Ce phénomène pas si nouveau reflète, selon certains analystes, une véritable peur ainsi qu’un marqueur de respect que la société nigérienne éprouve envers le pouvoir militaire.

Interrogés par le NYT, une douzaine d’artistes et d’universitaires du pays ont expliqué que cet engouement est riche de sens dans ce pays traversé par une “longue histoire”, durant laquelle les gardiens et les conteurs courtisaient les militaires et les figures d’autorité.

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Il est difficile de déterminer avec exactitude combien de Nigériens soutiennent la junte martiale, mais le quotidien américain avance que l’attrait généralisé pour ces chansons montre à quel point les militaires ont une place centrale dans la vie des habitants. Et l’admiration aveugle s’intensifie à chaque coup putsch que le pays africain connaît depuis 2010.

À titre d’exemple, une vidéo pro-militaire de la chanson “Sodja” (“Soldats” en langue haoussa) est revenue à la lumière la semaine dernière sur les ondes nigériennes. Ce clip met en évidence des femmes et des hommes vêtus d’uniformes militaires et chantant la gloire des soldats : “Les soldats sont connus pour diriger la nation. Les soldats assurent la sécurité de la nation”, chante ainsi Hamsou Garba, interprète de la chanson.

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L’invisible censure

“Dès que la démocratie ne fonctionne pas, les gens pensent à l’armée”. Ce sont les mots d’Aichatou Ali Soumaila, chanteur du groupe nigérien Sogha. Si les chants couvrant de fleurs le pouvoir militaire cités précédemment sont populaires, ils cachent aussi la sombre réalité de la censure, poursuit le journal.

Sournoise et silencieuse, celle-ci était déjà présente lors du règne des prédécesseurs Mohamed Bazoum et Mahamadou Issoufou. Comme l’explique le quotidien, bon nombre d’artistes doivent évoluer depuis longtemps dans un pays où la liberté d’expression est presque inexistante, rendant toute expression musicale impossible.

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Cependant, certains artistes ont tenu à préciser que leurs productions musicales ne constitueront pas “un laissez-passer gratuit” pour les généraux, et qu’ils n’hésiteront pas à cibler les chefs militaires à l’avenir. La plume de la liberté n’est visiblement jamais dépourvue d’encre.

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Source : https://www.geo.fr/geopolitique/niger-depuis-le-coup-etat-clips-et-musiques-pro-militaires-ont-le-vent-en-poupe-tiktok-hamsou-garba-sogha-216494

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Date de Publication : 2023-09-06 07:24:00

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