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Le verre à moitié vert

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Une contamination vraiment élevée , disent les experts

C’est ici que Gilbert Cabana, professeur au Département des sciences de l’environnement de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), arrive dans le portrait.

Que ce soit lors de ses études postdoctorales à l’université Berkeley, en Californie, ou à l’UQTR, où il enseigne depuis 25 ans, il s’est toujours intéressé aux interactions entre les milieux aquatiques et terrestres. Il souhaite mettre son expertise scientifique au service de sa communauté.

Gilbert Cabana tient un des échantillons d’eau dans sa main.

Gilbert Cabana est professeur au Département des sciences de l’environnement de l’UQTR. Il a échantillonné le ruisseau du Lavoir ainsi que quatre autres ruisseaux du secteur.Photo : Radio-Canada / François Genest

En plus, le cas du ruisseau du Lavoir revêt une importance particulière pour lui. Ce cours d’eau passe derrière la maison qu’il habite depuis 20 ans. De plus, comme passionné de pêche, il a déjà attrapé de l’omble de fontaine, un type de truite, dans le ruisseau.

C’est donc lui qui a échantillonné le ruisseau du Lavoir et l’eau de la fuite découverte par Michel Lafleur.

Après avoir mesuré sa conductivité, une mesure générale de la qualité de l’eau, il a prélevé six échantillons à des endroits différents dans le ruisseau du Lavoir et six échantillons dans quatre ruisseaux contrôle.

Ceux-ci sont situés près des Vieilles-Forges et se déversent aussi dans la rivière Saint-Maurice. Cependant, ils n’ont aucune proximité avec les installations du Groupe Bellemare.

Deux femmes vêtues de sarraus blancs regardent des données sur une tablette électronique dans un laboratoire.

Jinxia Liu (à gauche) se spécialise en ingénierie environnementale, en chimie analytique environnementale et en microbiologie environnementale. Photo : Radio-Canada / Jérome Lafon

« C’est une très bonne approche », approuve Jinxia Liu, professeure de chimie environnementale à l’Université McGill. Cette scientifique s’intéresse particulièrement au développement de méthodes d’analyse des polluants émergents.

Plusieurs experts, dont elle, ont validé la méthodologie de Gilbert Cabana ainsi que les résultats de tests analysés par l’équipe du professeur de chimie environnementale Sébastien Sauvé dans son laboratoire de l’Université de Montréal.

Il s’agit d’un laboratoire parmi les plus reconnus sur la planète pour détecter les PFAS, une famille de composés chimiques utilisés par l’homme et qui ont la caractéristique de persister dans l’environnement.

Le danger relié à ces composés chimiques a récemment poussé Santé Canada à suggérer un très faible seuil limite dans l’eau potable.

Wow, les chiffres sont vraiment élevés, s’est exclamé Gilbert Cabana en voyant les résultats.

Les concentrations de PFAS trouvées dans le ruisseau du Lavoir sont 60 fois supérieures à la moyenne des quatre autres ruisseaux testés dans le secteur.

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Tous s’entendent aussi pour dire que le lien entre les activités du Groupe Bellemare et ces résultats est difficilement contestable. Le ruisseau subit fortement les impacts [du site], constate Jinxia Liu.

Dans l’analyse des PFAS, certains des composés chimiques qui ressortent des échantillons du ruisseau du Lavoir sont étroitement liés à des activités d’enfouissement.

Ce sont quelques composés que la plupart des gens ne connaissent même pas […] qui se trouvent principalement dans le lixiviat des dépotoirs. Donc tout de suite, quand j’ai vu les chiffres, il est très probable que ces échantillons d’eau soient liés à ces opérations, soutient Jinxia Liu.

Une femme parmi des plants de bleuets, dont certains sont recouverts de filets blancs, sourit aux clients.

Sophie Deshaies guide les cueilleurs dans sa bleuetière. Photo : Radio-Canada / François Genest

Une bleuetière biologique à 500 mètres du site industriel

Il a fallu dix ans de recherches à travers le Québec à Sophie Deshaies et à Étienne Boulay pour trouver une terre afin d’y implanter une bleuetière de 1500 plants en culture biologique.

Le couple caressait ce rêve depuis toujours. On a fait nos vérifications avant d’acheter, assure Étienne Boulay.

Quand ils sont devenus propriétaires, en 2009, le Groupe Bellemare n’effectuait pas toutes les activités industrielles qu’il fait aujourd’hui. Quand on s’est installés, il n’y avait pas de concassage de verre, précise-t-il.

Le zonage était rural. Il l’est toujours, d’ailleurs.

Avec nos discussions à la Ville, on s’est fait dire : “Non, non, ça va rester rural. Ça doit rester rural”, se rappelle le maraîcher.

Leur vie de rêve s’est assombrie à partir de 2017. En effet, de l’autre côté de la rue, le Groupe Bellemare travaillait à concrétiser son propre rêve : devenir le plus grand valorisateur de verre du Québec.

Une usine de transformation a été bâtie à ciel ouvert. L’entreprise vend le produit pour du sablage au jet, pour la filtration d’eau de piscine ou comme paillis décoratif dans les plates-bandes.

Vue à vol d’oiseau de piles grises composées de verre.

Des tas de verre sont entreposés sur le site de l’entreprise qui traite actuellement 25 % du verre au Québec. En 2021, Serge Bellemare a déclaré que 50 % du verre de la province sera revalorisé à Trois-Rivières d’ici 2024 à 2026.Photo : Radio-Canada / François Genest

Les nuisances se sont alors intensifiées pour Étienne Boulay et ses voisins.

On est arrivés avec du bruit assez incroyable […]. Cette odeur qui vient te chercher à la gorge et qui donne mal au cœur, au début, tu dis que c’est une exception. Mais l’exception est devenue une règle, explique-t-il.

Au bruit et aux odeurs se sont ajoutées les poussières.

Des filets blancs couvrent les plants de bleuets pour les protéger de la drosophile. On a constaté que quand on sort de sous les filets – on s’habille souvent en blanc –, nos vestes deviennent noires, raconte le producteur maraîcher, qui se demande ce que contiennent ces poussières.

Une chemise et une casquette sales sont accrochées sur le dossier d’une chaise de cuisine.

Pour éviter de subir les effets de la chaleur, le maraîcher Étienne Boulay s’habille en blanc. Après une journée à cueillir sous les filets qui protègent les plants de bleuets, sa chemise et sa casquette sont noircies en raison de poussières.Photo : Étienne Boulay

Il enchaîne : À un moment donné, tu te vires, tu te lèves la tête, puis tu vois comme un brouillard, un brouillard qui s’en vient.

Michel Lafleur affirme aussi qu’il en subit les effets. Ça nous brûle les yeux, ça nous chauffe la gorge. On a de la misère à respirer, témoigne-t-il.

Les citoyens ont filmé des épisodes de nuisances qui se déroulent jour et nuit, la semaine et la fin de semaine, été comme hiver, même lors de certaines journées fériées.

De l’arsenic chez leur voisin

Le groupe de résidents s’est donc mis à s’interroger sur la composition des poussières et sur les risques pour leur santé.

Vue aérienne d’une partie du site industriel composé d'une montagne noire, de dômes, d’un entrepôt et de machinerie.

Sur le site du Groupe Bellemare se trouvent des agrégats entreposés à ciel ouvert. La montagne noire dans la partie gauche de la photo est composée de silicate de fer.Photo : Radio-Canada / François Genest

Une analyse de la santé publique de la Mauricie a été publiée en 2022. Les signalements et les rapports environnementaux ont été étudiés. Elle conclut que, faute de données scientifiques, il est impossible à ce stade-ci de faire une appréciation précise des risques pour la santé.

Le Groupe Bellemare a élaboré un plan correcteur pour les nuisances signalées. C’est la santé publique qui le lui a recommandé. L’entreprise a donc donné en sous-traitance à des firmes le mandat de :

mener des tests de bruits;échantillonner les fumées;mesurer les odeurs du traitement du verre.

Parmi les documents que les citoyens ont obtenus grâce à la Loi sur l’accès à l’information, un rapport d’inspection du ministère de l’Environnement les a inquiétés.

L’inspecteur dépêché chez le Groupe Bellemare a échantillonné une immense montagne noire de silicate de fer. Le produit est vendu en sac. Il sert, comme le verre, à effectuer du sablage au jet. Il contient des métaux lourds comme de l’arsenic. L’échantillon analysé par le ministère en contenait 166 mg/kg.

Enquête a acheté deux sacs de silicate de fer chez un grossiste en matériel de carrosserie et les a fait tester par un laboratoire accrédité par le gouvernement du Québec. Le premier contenait 213 mg d’arsenic par kilo. Le deuxième sac en contenait 102 mg/kg.

L’entreprise n’a pas de permis pour sécher cet agrégat. Au printemps et à l’été, le ministère de l’Environnement lui a transmis des avis de non-conformité après avoir découvert cette violation.

Cette pratique est susceptible d’entraîner un rejet de contaminants dans l’environnement, lit-on dans ses documents. La norme québécoise pour les sols industriels est de 50 mg/kg.

Les sols voisins sont-ils contaminés?

Enquête a retenu les services de Gérald Zagury, professeur titulaire au Département des génies civil, géologique et des mines à Polytechnique Montréal, pour tester les sols de trois voisins du Groupe Bellemare, un sol témoin dans le secteur des Forges, de même que ceux de la tourbière limitrophe au site industriel.

Une cuillère recouverte d’une pellicule plastique prélève la terre de la tourbière. L’expert porte des gants pour éviter de fausser les données.

Gérald Zagury est l’expert qui a procédé à l’échantillonnage des sols avec toutes les précautions nécessaires.Photo : Radio-Canada / François Genest

Les citoyens étaient conscients des risques associés à la publication des données, spécialement pour la bleuetière de Sophie Deshaies et d’Étienne Boulay.

« Je mets en péril ma réputation et la notoriété de la bleuetière pour dénoncer une situation qui ne devrait pas être. »

— Une citation de Étienne Boulay, propriétaire d’une bleuetière

Si j’en paie le prix, je paierai le prix. Il n’y a plus moyen que je tolère ça, se résigne-t-il.

Les propriétaires de la bleuetière ont patienté un mois avant de connaître les résultats des tests de sols.

Les concentrations de métaux sont très très faibles, comparables au sol témoin. Donc, pas d’inquiétude à avoir, conclut Gérald Zagury.

Un expert est accroupi au sol pour prélever de la terre.

Un sol témoin sert à comparer les données. Il est situé dans le même secteur, mais considérablement plus loin du Groupe Bellemare.Photo : Radio-Canada / François Genest

Soupir de soulagement pour Sophie Deshaies et Étienne Boulay. Leur certification biologique n’est pas compromise.

S’ils ont été rassurés sur le coup, les propriétaires des terrains échantillonnées sont devenus anxieux après coup. Pour la tourbière, les nouvelles sont moins rassurantes, déplore le professeur.

Comme il s’agit d’un milieu humide, le spécialiste s’attendait à trouver des sols de très bonne qualité. Mais on s’est rendu compte qu’il y avait des concentrations de molybdène et également des concentrations de cuivre, affirme Gérald Zagury.

Les concentrations d’arsenic ne dépassent pas les normes, contrairement au molybdène et au cuivre.

« Les concentrations de molybdène retrouvées dans la tourbière sont largement supérieures, de deux à quatre fois, au seuil prescrit pour les zones résidentielles. »

— Une citation de Gérald Zagury, professeur titulaire à Polytechnique Montréal

Le molybdène, à petite dose, peut être bénéfique pour l’humain. À plus grande dose, il devient toxique.

Personnellement, je n’aurais pas de problème à être voisin comme les voisins qui sont ici. Je n’aimerais pas habiter au niveau de la tourbière, à l’endroit où les échantillons ont été prélevés, admet-il.

Le chercheur explique qu’une exposition prolongée au molybdène peut avoir des effets sur la santé comme des diarrhées, des vomissements, des troubles neurologiques, des maladies des articulations ainsi que l’inflammation des articulations.

Puisque la tourbière est un endroit où les gens ne font que circuler à pied et chaussés, le risque est très faible pour eux.

Un expert est accroupi au sol pour prélever de la terre.

Deux échantillons ont été prélevés dans la tourbière adjacente au site industriel.Photo : Radio-Canada / François Genest

Deux échantillons ont été pris dans la tourbière. Le scientifique ne peut donc pas conclure hors de tout doute que le Groupe Bellemare en est la cause. Toutefois, il établit un lien avec les échantillons de silicate de fer.

J’ai été surpris de voir des concentrations importantes de molybdène et de cuivre qui étaient corrélées avec les concentrations élevées retrouvées dans le silicate de fer du sac, fait observer l’ingénieur.

Il formule aussi un conseil : Je demanderais à l’entreprise de faire preuve de plus de prudence, sachant que le silicate de fer contient pas mal de métaux, [et de] s’assurer qu’il n’y ait pas de relargage de poussière au niveau des populations environnantes.

Quant aux risques pour la végétation, il indique que celle-ci a la capacité d’absorber le molybdène.

Digue empierrée, silicate de fer recouvert

En août dernier, Étienne Boulay a observé des changements sur le site du Groupe Bellemare. Grâce à son drone, il a constaté que des bâches vertes recouvrent maintenant la montagne de silicate de fer.

Montage de deux photos de style avant et après.

La montagne de silicate de fer de couleur noire sur le site du Groupe Bellemare était à l’air libre avant août 2023. Des bâches vertes la recouvrent depuis. Photo : Radio-Canada

L’extrémité de la digue a été empierrée, exactement là où Michel Lafleur a découvert une fuite d’eau.

Un montage de deux photos du genre avant et après.

L’extrémité de la digue sur le site du Groupe Bellemare avant août 2023. Depuis, elle a été empierrée, exactement là où Michel Lafleur a découvert une fuite d’eau. Photo : Radio-Canada

Par écrit, le Groupe Bellemare indique avoir investi deux millions de dollars pour effectuer les mesures demandées par la santé publique. Les résultats permettront à l’organisme de produire une nouvelle analyse plus poussée.

Un comité de vigilance, composé de représentants de la compagnie, du ministère de l’Environnement, de la santé publique, de la Ville et de citoyens, a été formé.

Nous suivons la situation de très près, assure Marie-Josée Godi, la directrice de la santé publique de la Mauricie. La compagnie est très collaborative, confirme-t-elle.

Marie-Josée Godi sourit dans une petite pièce.

Marie-Josée Godi est directrice de la santé publique de la Mauricie.Photo : Radio-Canada / François Genest

Contrairement au verre du bac bleu, qui représente la majorité des volumes actuels du Groupe Bellemare, le verre de la consigne ne contiendrait que 2 % de contaminants. L’entreprise affirme que le voisinage bénéficiera de cette plus grande propreté.

Autre ville, mêmes nuisances

À Saint-Jean-sur-Richelieu, en Montérégie, l’usine 2M Ressources conditionne le verre depuis 2006. Le Groupe Bellemare et elle sont les deux joueurs majeurs de cette industrie au Québec.

Vue aérienne d’une usine de traitement du verre.

D’un côté, un quartier zoné résidentiel. De l’autre côté, une section zonée industriel léger.Photo : Radio-Canada / Antoine Sirois

Ici, les nuisances liées au recyclage du verre ont commencé dix ans avant celles constatées à Trois-Rivières. Les premières plaintes ont été déposées en 2007.

Portrait d’une femme dans un parc.

Roseline Boudreau est à la tête du recours collectif contre l’entreprise 2M Ressources, qui s’est établie dans le quartier Saint-Gérard de Saint-Jean-sur-Richelieu en 2006.Photo : Radio-Canada / Antoine Sirois

Comme mère, j’étais inquiète, confie Roseline Boudreau, qui habite le quartier Saint-Gérard depuis 2000. Mes enfants ne pouvaient pas marcher pieds nus sur le gazon dans ma cour arrière parce que j’avais peur qu’ils se coupent.

Du verre dans une main et de la poussière sur un pare-brise.

Photo de gauche : un morceau de verre retrouvé par une voisine du site de 2M Ressources à Saint-Jean-sur-Richelieu. Photo de droite : des poussières émises par le traitement du verre s’accumulent sur un véhicule garé près du site. Ces photos ont été déposées en preuve dans le cadre du recours collectif intenté contre l’entreprise.Photo : Gracieuseté

Ses voisins et elles se battent depuis 16 ans pour faire cesser les nuisances causées par leur voisin industriel. Ce sont du bruit, des odeurs et des poussières, comme à Trois-Rivières.

Ils ont fait signer une pétition. Ils ont réclamé l’aide de leurs élus municipaux, du ministère de l’Environnement, de la santé publique.

La cause est maintenant entre les mains de la justice. En 2021, la Cour a autorisé un recours collectif.

Une des enfants de Roseline Boudreau a eu le temps de quitter le nid familial avant que l’affaire ne se règle. La mère de famille admet que les nuisances se sont tout de même amoindries au fil des ans.

Portrait d’un homme devant des tas de verre concassé.

Robert Julien est le premier vice-président de 2M Ressources. Photo : Radio-Canada / Jean-Pierre Gandin

On avait des horaires de travail de jour et de soir. Il arrivait même qu’on travaille les fins de semaine, se rappelle Robert Julien, premier vice-président de 2M Ressources. Et tout ça est revenu aujourd’hui à un quart de travail de jour. Donc, on ne travaille que de jour.

À 15 h, toutes les machines s’arrêtent. Le trafic des camions a été détourné. Mais ce qui a également changé la donne, c’est le fait de cesser de recevoir du verre souillé du bac bleu. Contrairement au Groupe Bellemare, 2M Ressources ne conditionne que du verre provenant de points de dépôt. Du verre plus propre.

Il pouvait effectivement y avoir des odeurs, reconnaît M. Julien.

Il admet aussi avoir vu un effet direct sur le nombre de plaintes lorsque l’entreprise a laissé tomber le verre du bac bleu.

Des bouteilles de verre cassées.

L’usine 2M Ressources de Saint-Jean-sur-Richelieu conditionne le verre depuis 2006.Photo : Radio-Canada / Jean-Pierre Gandin

Enjeux de zonage municipal

La santé publique de la Montérégie a mené des études approfondies sur les nuisances. Ces études ont mené à des recommandations. La principale : la relocalisation de l’entreprise, dont les activités sont incompatibles avec l’usage résidentiel du quartier adjacent.

« Avoir de l’industrie importante, même si on dit que c’est léger mais avec un voisinage qui est de l’autre côté du trottoir, ça ne se peut pas, ça ne tient pas la route. »

— Une citation de Robert Julien, premier vice-président de 2M Ressources

2M Ressources dit qu’elle souhaite déménager. Ce n’est pas parce que la santé publique nous dit de déménager. On déménage parce qu’on a un projet d’avenir, soutient-on.

L’entreprise espère doubler sa capacité de production dans une nouvelle usine où les activités se dérouleraient entièrement à l’intérieur, sans nuisances, précise M. Julien.

Jamais dans un nouveau site on va voir à se rapprocher à un niveau tel d’une proximité citoyenne […]. On ne veut pas revivre cette expérience qu’on vit à Saint-Jean-sur-Richelieu, affirme-t-il.

Cependant, il demande à l’Association québécoise de récupération des contenants de boissons de lui assurer un volume d’affaires, une garantie d’approvisionnement en verre.

Plan aérien du site industriel.

Le terrain du Groupe Bellemare mesure un demi-kilomètre carré.Photo : Radio-Canada / François Genest

En juillet, le directeur général du Groupe Bellemare, Martin Côté, disait aussi être en discussion avec l’organisme qui gère la consigne.

La nouvelle usine de tri optique devrait voir le jour sur le même site que là où elle mène ses autres activités. Ce sera évidemment un bâtiment rigide situé ici, a-t-il déclaré.

Martin Côté assure vouloir minimiser les problématiques de poussière avec cette nouvelle installation qu’il souhaite voir fonctionner d’ici douze mois.

La Ville de Trois-Rivières a refusé de nous accorder une entrevue. Par écrit, elle confirme que des usages effectués par le Groupe Bellemare depuis des années ne sont dorénavant plus autorisés par son règlement d’urbanisme mais que le tribunal est le seul à pouvoir trancher l’existence d’un droit acquis.

« Moi, j’en ai pas, des droits acquis, comme citoyen. J’étais là avant eux autres. Ça fait 47 ans que ma maison est là. Je n’en ai pas de droits acquis, moi, à l’air pur, à avoir une santé. »

— Une citation de Michel Lafleur, résident des Vieilles-Forges

Roseline Boudreau a été triste d’apprendre que d’autres citoyens, dans une autre ville, subissent les mêmes nuisances dues au recyclage du verre.

Des recycleurs, on en a besoin, mais je pense que c’est important qu’ils choisissent des entreprises qui ont un souci pour la santé et la qualité de vie des gens qui sont près de leurs usines, dit-elle.

Le groupe de voisins de Trois-Rivières et elle espèrent que les décideurs veilleront à exaucer leur souhait avant l’élargissement de la consigne de verre.

Gilbert Cabana résume la chose ainsi : Je sais qu’on a besoin de recycler des choses, mais on pourrait dire que l’idée est globalement verte mais localement brune, le local étant ici.

Le reportage de Maude Montembeault est diffusé à l’émission Enquête le jeudi à 21 h sur ICI Télé. Il est aussi disponible en rattrapage sur ICI Tou.tv (Nouvelle fenêtre).

Avec la collaboration de Sonia Desmarais (réalisatrice), de Michaël Deetjens (recherchiste) et de Yannick Donahue (secrétaire de rédaction)

Source : https://ici.radio-canada.ca/recit-numerique/6867/recyclage-verre-groupe-bellmare-2m-ressources-pollution

Auteur :

Date de Publication : 2023-09-21 10:02:56

Le droit d’auteur pour le contenu syndiqué appartient à la source liée.

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