Séisme au Maroc. Après le choc, à Rennes la solidarité s’organise déjà
Ils n’ont pas eu le temps d’avoir peur. « Après le match de rugby et la victoire de la France, je suis parti me coucher. C’est seulement à 7 h ce matin que j’ai appris la nouvelle en allumant mon téléphone », récapitule Lahcen Bouhssini, qui vit à Rennes depuis 1977. Des dizaines et des dizaines de messages, heureusement rassurants, envoyés par les membres de famille pour l’informer de l’important séisme.
Sa ville natale de Tazenakht, à 70 km au sud de Ouarzazate n’a pas trop été touchée. « Tout le monde va bien. Je n’arrive juste pas avoir de nouvelles d’un cousin qui vit à Marrakech mais je n’ai pas d’inquiétude car il vivait dans un bâtiment assez récent. » Donc normalement davantage en mesure de résister à une secousse.
À ses côtés, Hassan, compatriote natif d’El-Gara, non loin de Casablanca, ne lâche pas son téléphone. Chaque minute, il découvre une nouvelle photo ou vidéo en montrant un peu plus de l’ampleur de la catastrophe. Ici, le séisme qui sème la panique dans un mariage. Là, une vidéo tik tok d’un homme déambulant dans un village de montagne où il semble être le seul rescapé.
Le souvenir d’Agadir
« Et ça, c’est une photo d’un de mes frères qui dort dans sa voiture. » Hassan aussi a tout découvert au réveil. Le groupe de messagerie instantané WhatsApp lui permettant d’échanger avec tous ses frères vivant au Maroc mais aussi en France, Espagne ou Arabie Saoudite, affiche des dizaines de notifications. « Heureusement tout le monde va bien. Ma mère surtout. Et la maison n’a pas de fissure. » Pour autant, par peur des répliques, tous ses proches dormiront encore dehors cette nuit et peut-être les suivantes.
« Quand ça se passe la nuit, c’est toujours mauvais » ajoute Lahcen Bouhssini. Aujourd’hui âgé de 73 ans, il se souvient encore du terrible tremblement de terre d’Agadir de février 1960 lui aussi survenu de nuit. « J’avais dix ans. Il y avait eu 12 000 morts. »
La création d’une cagnotte ?
Minute par minute, Hassan, membre de l’association Mosaïque Bretagne Maroc de Rennes aux côtés de Lahcen Bouhssini (à droite), président de l’association rennaise, suivent les évolutions du tremblement de terre du 8 septembre 2023. | OUEST-FRANCE
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Minute par minute, Hassan, membre de l’association Mosaïque Bretagne Maroc de Rennes aux côtés de Lahcen Bouhssini (à droite), président de l’association rennaise, suivent les évolutions du tremblement de terre du 8 septembre 2023. | OUEST-FRANCE
En 2004, quand un autre séisme touche le Maroc, Lahcen Bouhssini vit en France où il a construit sa vie. Très investi dans la vie associative, il est à l’origine des Amis du Voyage « qui a organisé 125 voyages entre Rennes et le Maroc » puis de l’association Mosaïque Bretagne Maroc, qui compte aujourd’hui plus de 250 adhérents, et qui est très implanté dans le quartier de Villejean.
« En 2004, nous avions organisé un couscous de solidarité. On avait réuni 6 000 € et la Ville de Rennes avait donné 15 000 €. Là, on réfléchit à des actions similaires. Pas de collecte de matériel, c’est trop compliqué. Peut-être en créant une cagnotte ? Ça va se décider dans les prochaines heures. »
Source : https://www.ouest-france.fr/monde/maroc/seisme-au-maroc-apres-le-choc-a-rennes-la-solidarite-sorganise-deja-7c7163dc-4f29-11ee-8cc1-7c7fea157791
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Date de Publication : 2023-09-09 19:28:19
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