Test de Starfield par jeuxvideo.com
Clé Steam de Starfield PC à -14% avec le code JV
Un peu plus près des étoiles
Entendez-vous ce vrombissement sourd, au loin ? Voyez-vous les feuilles des arbres s’agiter et la poussière se soulever ? Ce sont les signes de son arrivée. Le gros vaisseau de Bethesda – Starfield – atterrit enfin sur notre bonne vieille planète bleue sans s’être laissé approcher lors d’un contrôle de routine. En effet, fait assez rare pour être souligné, le titre conçu par Todd Howard et ses équipes arrive dans sa version finale sans que nous n’ayons pu l’essayer auparavant lors d’une preview. Il n’y avait donc que deux façons d’envisager cette frilosité : soit l’exclusivité Xbox était une amère déception que son géniteur tentait de cacher jusqu’au dernier moment, soit Bethesda voulait profiter de tout le temps à sa disposition pour fournir la version la plus aboutie d’un des jeux les plus ambitieux de cette décennie.
Officiellement annoncé à l’E3 2018, en production depuis 8 ans, Starfield est décrit depuis sa révélation comme un immense RPG de science-fiction disposant d’un terrain de jeu à explorer “plus vaste, plus complexe et plus détaillé que tout ce que Bethesda Game Studios a réalisé jusqu’ici”. Promettant un nombre hallucinant de choses à faire avec sa campagne solo, ses missions annexes, ses factions, ses constructions (de vaisseaux, d’avant-postes) et surtout son millier de planètes à visiter, il s’est rapidement imposé comme une des plus grosses attentes des amateurs du genre. Conçu par l’équipe derrière Skyrim – un jeu de rôle qui a apporté sa pierre à l’édifice jeu vidéo – il a souvent été comparé à une sorte de fusion entre No Man’s Sky et Mass Effect. Les commandes sont activées, les poignées agrippées, les boutons poussés et les potars tournés : Starfield est entre nos mains. Le voyage commence.
Le grand saut
C’est à l’intérieur d’une mine sombre que débute l’aventure. Batifoler dans de grands espaces sur des planètes exotiques dissimulées aux quatre coins des systèmes stellaires, ça se mérite ! Quand le héros que l’on incarne pose ses mains gantées sur un étrange artefact, il s’évanouit, non sans avoir été victime d’étranges visions. Voilà le point de départ d’une quête où certaines décisions auront de lourdes conséquences.
Soyons clairs d’emblée : dans ce test, nous ne vous révélerons rien du contenu sensible de la campagne. Le soft parlant de saut vers l’inconnu, nous pensons qu’il est important de garder secrètes les multiples surprises liées à la découverte de ces étranges artefacts disséminés dans de nombreux systèmes. S’il peut paraître simple au premier abord, le scénario de Starfield est plus profond que ce à quoi nous nous attendions. S’appuyant sur des leviers dramatiques bien connus, il place le spationaute au cœur d’un mystère dédaléen où la foi et la science sont jaugées. Avec cette interrogation qui anime bien souvent l’épopée : que représente encore la religion à une époque où l’homme a dépassé toutes les frontières grâce à la science ? La campagne est de bonne facture bien qu’elle aurait mérité encore plus de choix cornéliens et de conséquences visibles selon les actions entreprises, bonnes comme mauvaises.
Nouveau look pour une nouvelle vie
L’éditeur d’avatar de Starfield est relativement complet, autorisant des créations précises de héros. Corps, bouche, dents, mâchoire, menton… tout est là. Les listes des antécédents et des traits sont également riches en possibilités. Avant de perdre trop de temps, n’oubliez pas que durant le reste de l’aventure, votre avatar est caché sous une grosse combinaison !
Souvent considérée comme étant à la traîne par rapport aux productions signées BioWare, CD Projekt ou encore Obsidian, la qualité d’écriture de Bethesda fait un bond en avant avec Starfield. En effet, les protagonistes principaux sont intéressants et disposent de personnalités bien trempées, ce qui engendre des échanges savoureux parfois très drôles. Les membres de Constellation ont des profils variés, et il est agréable de voir que Bethesda a réussi à éviter des archétypes d’usage. Ce n’est pas tous les jours que l’on part mettre des raclées aux pirates de la galaxie avec un papa poule dans son équipe !
Le fait que notre héros ne prononce aucun mot lors des choix de dialogue renforce le côté role play, tandis que la VF de bonne facture est une alternative envisageable à la VO (disponible dans les options avec sous-titres français) quand bien même la synchro labiale serait loin d’être optimale. Et les flirts dans tout cela ? Ils sont présents mais uniquement avec quelques membres de Constellation, la fameuse organisation qui cherche à percer les secrets de l’univers.
Dans Starfield, les développeurs ont fait l’effort considérable de ne pas empêcher le rush de la campagne solo, campagne qu’il est possible de terminer en moins de 25 heures en quasi ligne droite. Cela signifie que les dialogues peuvent être interrompus et que la première réponse aux QCM est toujours celle qui fait avancer l’intrigue plus rapidement. Cependant, celles et ceux qui souhaitent lever le voile sur la richesse du lore sont choyés. Chaque entretien avec un PNJ permet d’en apprendre plus sur les objectifs, les factions, ou simplement les règles qui régissent cet univers. Avare en informations au début de l’aventure, le soft se risque à perdre les utilisateurs en plaçant sous silence les détails les plus importants de l’intrigue générale. La curiosité n’étant clairement pas un vilain défaut dans Starfield, un petit tour au musée de l’Avant-garde suffit à mieux assimiler les enjeux de l’époque, mais aussi les conflits entre les différents groupes. Allez y faire un tour, l’entrée est gratuite.
Star académique
Avant de devenir le parfait explorateur de galaxies, il est vital d’appréhender les bases. La dernière création de Todd Howard et de ses équipes se joue à la première comme à la troisième personne. Grâce à tout un tas de pétoires (flingues, fusils laser, mitraillette, etc.) et à des équipements toujours plus puissants (casques, combinaisons, jet packs, etc.), le but du jeu est de se rendre à différents endroits de l’univers afin d’accomplir des missions. Les quêtes sont classées en cinq catégories (principales, factions, divers, missions, activités) et se débloquent en déambulant dans le cosmos. Dans sa structure générale, Starfield n’essaie pas de réinventer la roue cosmique.
Réussir un objectif octroie des crédits, la monnaie du jeu, ainsi que de l’XP à utiliser dans un arbre de compétences. Les skills de ce dernier ne se débloquent qu’à deux conditions : disposer d’un point d’XP et avoir accompli des tâches précises liées à la caractéristique ciblée. À titre d’exemple, pour débloquer le niveau 2 du crochetage, il faut forcer 5 serrures, et pour accéder au rang 4 en balistique, il faut tuer 100 ennemis avec des balles. Vous comprenez l’idée. Ce choix de design a le mérite de rendre le joueur actif, voire proactif, dans le développement de ses capacités puisqu’aucun rang avancé n’est accessible seulement avec de l’XP.
Du côté de sa composante RPG, Starfield reste en terrain conquis. La création de personnage donne l’opportunité de bénéficier de caractéristiques qui apportent des bonus/malus ainsi que des choix de dialogue supplémentaires durant l’épopée. Les réponses sont suffisamment nombreuses pour jouer le bon samaritain ou la crapule de bas étage. Il y a assez de choix et de possibilités dans la personnalisation de compétences pour jouer à sa façon et arriver à ses fins de la manière désirée. Votre humble serviteur s’est par exemple spécialisé dans tout ce qui touche à l’économie et au commerce, profitant de rabais avantageux dans les boutiques et de connaissances appréciées par les PDG les plus influents des systèmes.
La plupart des conflits sont évitables avec une persuasion réussie (via un mini-jeu faisant appel aux probabilités), et de nombreuses actions sont récompensées par des points de compétences, comme celle de tuer d’innocents promeneurs dans les rues d’une grande ville. N’essayez pas d’assassiner un protagoniste important à l’intrigue, le jeu l’empêchera. À vrai dire, le soft ne propose pas une liberté d’action RP aussi énorme que celle, au hasard, de Baldur’s Gate III, ce qui sera sûrement reproché par une poignée de fans hardcore de jeux de rôle. Bien que les mécaniques principales n’aient rien de révolutionnaires, les rouages tournent bien.
La structure ainsi que l’aspect strictement RPG de Starfield se révèlent donc classiques, voire académiques, et rappellent d’autres productions de Bethesda/BioWare. Si l’adage dit que c’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure confiture alien, dans le monde du jeu vidéo, le surplace peut mettre les joueurs en colère. Fort heureusement, les développeurs sont parvenus à contrebalancer des mécaniques RPG conventionnelles par un contenu gargantuesque composé à la fois de quêtes scriptées de qualité, de contenu procédural peu envahissant, et d’un aspect sandbox mesuré mais bienvenu. Oui, Starfield est une lettre d’amour adressée aux amoureux de SF qui s’enthousiasment à la seule idée d’explorer, puis de conquérir, des astres perdus dans les confins du cosmos.
Vers l’infini et au-delà du réel
Bienvenue à Constellation, le dernier groupe d’explorateurs de l’espace dont la mission est de retrouver de mystérieux artefacts disséminés dans la galaxie. Vous voulez faire un bond sur la Lune, visiter des bases installées sur Mars ou tout simplement découvrir des races aliens à l’autre bout de l’univers ? À moins que vous ne souhaitiez engranger des milliers de crédits en revendant des matériaux rares, en transportant des VIP, en vous engageant dans l’avant-garde ou en rejoignant des pirates de l’espace ? Starfield vous propose un aller simple – en première classe – vers le monde fantasmé de tout fan de SF. Celui à l’intérieur duquel il y a toujours quelque chose à voir et à faire. En plus des tâches confiées par la maison-mère, de nombreuses factions sont joignables. Elles octroient des quêtes supplémentaires aux styles variés. Si l’action est souvent au rendez-vous, en particulier auprès de l’Union Coloniale et de la Flotte Écarlate, la discrétion ainsi que la persuasion sont de mise chez Ryujin Industries, pour ne citer que ces organismes.
Les quêtes de faction se révèlent être de bonne facture. N’hésitez pas à prendre du galon auprès de ces différents groupes, vous découvrirez un lore d’une richesse insoupçonnée ainsi que des situations absentes de la campagne principale, comme des affrontements contre des boss monstrueux. Des missions Fedex, que l’on qualifiera de métiers, sont là pour permettre de gagner des crédits plus ou moins facilement. Entre les missions de chasseur de primes, de destruction de vaisseaux, de sauvetage ou encore de taxi de l’espace, il y a de quoi gonfler son compte en banque contre un peu d’huile de coude. Les contrats de transport ont cependant un intérêt loin d’être flagrant, l’intégralité d’un voyage pouvant se faire par l’intermédiaire de quelques clics dans les menus.
Un des arguments majeurs de la création de Todd Howard et de ses équipes repose sur la centaine de systèmes stellaires à explorer librement. Oui, le joueur est bel et bien invité à parcourir à pied de grandes zones d’un nombre ahurissant de planètes ! Pourquoi ferait-il cela demanderez-vous ? Pour puiser leurs ressources mais aussi visiter leurs structures, ou tout simplement pour faire un peu de tourisme spatial en admirant des paysages souvent désolés. De temps à autre, alors que l’on scanne tranquillement les richesses extraterrestres, un vaisseau nous survole puis atterrit au loin. Menace hostile ? Les plus téméraires seront invités à aller vérifier.
Analyser toutes les planètes à 100 %, c’est-à-dire scanner toutes leurs ressources, structures, sa faune et sa flore, prendra sûrement une vie. Moult mondes ont des conditions extrêmes, mettant à mal les protections des combinaisons, tandis que d’autres disposent d’une gravité différente de celle que nous connaissons sur Terre. Les défis générés par la console s’intègrent bien à l’exploration des mondes abandonnés. À l’instar de Skyrim, il est presque impossible de savoir si c’est le script qui a généré une activité annexe ou si c’est un développeur. Il est assez bluffant de constater que tout le système est simulé de manière réaliste. Vous décidez d’atterrir sur une zone exposée au soleil ? Alors il est possible que les rayons vous brûlent. À l’inverse, posez-vous sur la face cachée et tout sera plongé dans les ténèbres.
Sans épouser la philosophie survie hardcore de No Man’s Sky, le craft est encouragé pour faciliter la progression. Améliorer sa combinaison et ses armes passe forcément par de longs moments à extraire du minerai et à récupérer de multiples ressources. Le titre de Bethesda donne l’opportunité de faire des recherches en pharmacologie, en alimentation et en matériel (équipement, armement, avant-poste)
Touche pas à mon avant-poste !
La construction d’un avant-poste est simple comme bonjour. Il suffit de placer les bâtiments que l’on souhaite pour que la machine gère les couloirs. Pour extraire des ressources, il faut bien évidemment poser des extracteurs, alimentés par des sources d’énergie, et créer des liens pour que les matériaux soient entreposés. Les murs sont personnalisables, et les intérieurs peuvent être habillés avec de la déco. De quoi créer un véritable pied à terre sur toutes les planètes de la galaxie !
Dans le but d’aider le cosmonaute à toujours avoir ce dont il a besoin pour confectionner des éléments, des avant-postes peuvent être installés sur n’importe quelle planète afin de puiser des ressources via des extracteurs. Le joueur peut créer la base de ses rêves via un système d’housing simple d’utilisation. Une fois sa station terminée, il a le choix de la laisser vide ou d’envoyer des membres d’équipage qui amélioreront le rendement. Ces structures totalement personnalisables permettent également d’améliorer la puissance du scan et de créer une piste d’atterrissage pour aller et venir rapidement. Des liens sont à générer en vue de s’assurer que les ressources aillent bien dans les bons conteneurs. Si tout est personnalisable à sa guise, il y a malgré tout une limite de blocs à ne pas dépasser.
Bien qu’il soit aussi possible de revendre les matériaux extraits, l’intérêt de ces avant-postes n’est pas flagrant. Il manque des choses amusantes à faire à l’intérieur pour en faire de véritables maisons de substitution, tandis que la plupart des ressources se trouvent déjà un peu partout dans les couloirs des bâtiments à visiter. De son côté, la fabrication de vaisseaux est elle aussi très simple : en partant d’un engin acquis, le joueur déplace les blocs, puis leur donne la teinte de son choix, afin de confectionner le vaisseau de ses rêves. Sans bouleverser quoi que ce soit, ces constructions demeurent néanmoins un bonus appréciable et aident à se sentir encore et toujours plus immergé dans l’univers de Starfield.
Avec la campagne, les objectifs annexes, le craft, la construction de vaisseaux et d’avant-postes, l’analyse de planètes, Starfield est un puits sans fond en matière de contenu. À ce stade, il serait plus judicieux de le qualifier de jeu en univers ouvert plutôt que de simple open world. Il est toutefois important de préciser que les développeurs n’ont pas autorisé la visite intégrale des planètes. Les astres à visiter sont en fait découpés en grandes zones autour du point d’atterrissage. Quand le joueur va trop loin, un message apparaît à l’écran pour l’inviter à rebrousser chemin ou à se téléporter ailleurs. Non, ce n’est pas une barrière naturelle qui l’empêche d’avancer, mais bien un message venant d’un MJ céleste signifiant de faire demi-tour. On a connu mieux pour l’immersion !
Nous comprenons que ce choix de design puisse s’avérer décevant auprès des explorateurs en herbe, mais il n’est en rien gênant au bon déroulement de l’expérience. Les planètes de Starfield étant globalement vides, il n’y aurait eu aucun intérêt à passer des journées (on parle d’astres entiers) à en faire le tour ! Ce qui est plus discutable, c’est que Bethesda a clairement fait le choix de la quantité plutôt que celui de la qualité en ce qui concerne les espaces à parcourir. De nombreux astres se ressemblent énormément, avec des topographies peu variées. Des planètes moins nombreuses mais vraiment différentes auraient peut-être été plus judicieuses. Il n’empêche que l’exploration spatiale reste toujours plus impliquante que celle des derniers Mass Effect.
En se risquant à tout faire, Starfield se heurte forcément à de nombreux concurrents. Le moindre aspect survolé lui revient à la figure comme un boomerang enflammé. Nous pourrions voir en lui en titre avec une exploration de planètes moins complète que celle d’un No Man’s Sky, offrant moins de personnalisation qu’un Cyberpunk 2077, moins de mécaniques RPG que Baldur’s Gate 3 et moins de choix cornéliens que Mass Effect. Ce serait pourtant réducteur : la nouvelle création de Bethesda propose une formule bien à elle, à la fois riche et digeste, tout en offrant de multiples manières de bâtir sa propre expérience.
Destiny X Star Wars : gros flingues et dogfights entre les étoiles
Au moment de nous lancer dans Starfield, et même si nous savions qu’il s’agissait d’un titre bourré d’action, nous étions loin de nous imaginer à quel point Bethesda allait prendre au sérieux le gunplay. Le soft transpire l’amour des flingues. En plus d’être nombreux et de genres différents, ils bénéficient d’une modélisation exemplaire ainsi que d’animations de recharge détaillées. De plus, les modifications installées (crosse, viseur, bouche, chargeur, etc.) sont bien visibles quand le joueur tient son pétoire dans ses petites mains. Il est toujours appréciable de s’apercevoir que d’infimes détails sont bien présents dans un jeu d’une telle envergure. Le matos à récupérer est, sans grande surprise, classé en différents niveaux de rareté, et donc de puissance.
Les sensations de shoot sont bonnes, en particulier grâce à des ennemis qui accusent le choc lorsqu’ils se prennent une balle bien placée. Lorsqu’un coup violent les touche, ils peuvent même finir à quatre pattes le temps de retrouver leur esprit. Avec les bonnes compétences débloquées, les joutes deviennent plus nerveuses. Le joueur s’envole grâce au jetpack, court, glisse, frappe au corps-à-corps et s’agrippe aux rebords avec aisance. Bien sûr, nous ne sommes pas en face de Doom Eternal, mais les fondamentaux sont là. Lorsque l’utilisateur accède à des “améliorations” vers la moitié de la campagne, une nouvelle couche s’ajoute au gameplay. Nous préférons garder le silence sur ces fonctionnalités additionnelles, afin de vous laisser la joie de la découverte, mais elles apportent un plus. L’absence de 60fps sur Xbox Series X est néanmoins regrettable, bien que le 30fps soit de bonne facture.
Dans l’espace, les dogfights agrémentent de temps à autre les voyages stellaires. À la manière d’un Faster Than Light, Starfield met l’emphase sur la macro-gestion de son vaisseau plutôt que sur le pilotage à proprement parler. En bas à gauche de l’écran, l’interface affiche six colonnes verticales, représentant les systèmes principaux (les trois armes, le moteur, le bouclier, l’astromoteur), tandis qu’une ligne horizontale matérialise le réacteur. Il est demandé d’attribuer en temps réel les points du réacteur pour alimenter les autres systèmes. En gros, si votre réacteur dispose de 15 points utilisables, vous devrez jongler entre les armes, les moteurs et le bouclier en fonction des situations. Tout est paisible ? Les colonnes des armes peuvent être vidées pour que tout soit mis dans les moteurs. Des ennemis s’invitent à la fête ? Il est alors judicieux de vider son astromoteur pour alimenter une ou plusieurs armes.
Cette manière d’envisager le dogfight donne véritablement l’impression d’être le capitaine du navire et d’effectuer des choix stratégiques réguliers. Si vous ajoutez à cela le fait que les pétoires ont des effets différents sur les vaisseaux adverses (certains sont plus efficaces pour percer les boucliers) et qu’il est possible d’aborder des véhicules ennemis, vous vous rendrez compte une fois de plus de la profondeur de Starfield. Sachez que si vous détestez les combats spatiaux, vous pourrez tenter de les éviter en réduisant au maximum la signature de votre bolide – une ou deux barres de moteur pendant que le reste est désactivé – dans le but de bondir ailleurs. Pendant les phases d’exploration, donner au joueur la faculté de contacter les vaisseaux avant de s’amarrer est souvent inutile, mais ajoute une petite couche RP satisfaisante.
À la dure ?
Distillant ses tutoriels avec l’application d’un laborantin parcimonieux, Bethesda ne livre que peu de clés au joueur pour l’aider à dompter toutes les règles qui régissent l’univers du titre. Bien qu’adressé à un large public, le soft veut pousser le joueur à tenter des choses, quitte à ce que cela le mène vers des situations compliquées au début de l’aventure. Entendons-nous bien, Starfield n’est pas un jeu difficile. Il est bien évidemment possible de se heurter à des pics de difficulté si l’on n’a pas installé quelques mods sur son équipement ou si l’on a oublié d’améliorer son vaisseau, mais il est aisé de venir à bout de la totalité des adversaires – même les plus imposants – avec les bons guns ramassés à l’intérieur des bases spatiales. En outre, les kits de soin ainsi que les coffres de munitions sont légion, qu’ils soient cachés dans des casiers à déverrouiller (par l’intermédiaire d’un mini-jeu) ou non.
Comme dans de nombreuses expériences du genre, chaque objet ramassé alourdit l’inventaire. Si le héros porte plus que ce que lui permettent de soulever ses épaules, il est ralenti par des baisses d’oxygène et ne peut plus effectuer de voyages rapides. Pour se décharger en cas de trop-plein, il peut heureusement compter sur le sac de son compagnon. Contrairement à Mass Effect, le joueur a l’opportunité de ne sélectionner qu’un seul et unique acolyte pour l’accompagner en mission sur la terre ferme. Ce dernier, en plus d’être une formidable mule, aide à combattre les adversaires rencontrés.
Nous sommes ravis de trouver des fonctionnalités pensées pour améliorer l’expérience utilisateur dès le lancement du jeu. Il est par exemple possible de se téléporter à chaque point d’intérêt découvert plutôt que de tout faire à pied. Dans le même ordre d’idées, à l’écran de sélection des quêtes, un simple appui sur la touche “X” propulse directement l’équipage sur l’astre où l’objectif doit être accompli. Puisque nous évoquons les missions, un marqueur indique toujours où se rendre précisément. Vous êtes perdu ? Pas de panique, des flèches indiquant le chemin à suivre apparaissent lorsque le scanner est équipé.
L’interface et les menus ont été suffisamment travaillés pour que tout soit rapidement compréhensible. Les ressources traquées pour les recettes sont clairement indiquées, tandis que le d-pad est utilisé pour placer des raccourcis de manière à sélectionner rapidement des armes, voire des compétences spéciales. Enfin, l’inventaire de soute du vaisseau est partagé avec celui du joueur quand ce dernier souhaite crafter quelque chose, ou vendre des objets, ce qui est très pratique.
Au final, il y a étrangement peu de tutoriels par rapport à toutes les possibilités offertes, si bien qu’il faut obligatoirement expérimenter pour comprendre les bénéfices de certaines fonctionnalités ou consulter le menu d’aide. S’il était un vendeur sur le marché, Starfield nous hurlerait de toutes ses cordes vocales d’expérimenter, d’explorer aussi bien l’univers que toutes les options disponibles.
La vie trouve toujours un chemin
C’est bien beau de mettre à notre disposition un terrain de jeu presque infini ainsi qu’une multitude de quêtes… mais y a-t-il un cœur qui bat dans le corps de ce colosse ? Oui, assurément ! Les grandes villes grouillent d’habitants tous différents. Au détour des chemins, des dialogues se lancent : les écouter donne accès à des objectifs annexes. Le sentiment de vie est bien là, et les PNJ ne restent pas debout à ne rien faire.
Les acolytes ainsi que les badauds ne manquent pas de commenter nos faits et gestes. Vous transportez un fluide étrange provenant d’un monstre ? Il y a de fortes chances pour qu’un de vos camarades fasse entendre ses craintes quant à l’odeur qu’il pourrait y avoir dans la soute. Si vous prenez trop de temps à répondre aux questions posées, les PNJ vous disputent car vous les laissez poireauter. En outre, nos coéquipiers avec lesquels il est possible de tisser des liens amoureux sont sensibles aux choix effectués et aux réponses données. Mieux vaut prendre des décisions en accord avec leur éthique pour aller plus loin avec eux. Si les membres de Constellation ne vous suffisent pas, des soldats peuvent être recrutés pour prêter main forte. Moins loquaces que les protagonistes principaux, ils disposent malgré tout de divers sujets de discussion.
Tout n’est pas parfait, bien sûr. Sur Paradisio, planète vouée au tourisme de masse grâce à ses plages sublimes, n’espérez retrouver le vacarme d’une après-midi en bord de mer à Argelès. Les PNJ se contentent de marcher en maillot de bain, puis de s’asseoir sur des chaises longues. Le constat est plus problématique avec les créatures aliens qui se contentent de marcher à droite ou à gauche, sans but précis, cassant l’impression de se trouver en face d’un être vraiment vivant. Puisque nous évoquons les errances de l’IA, les phrases des membres de Constellation se répètent trop souvent, tandis que les ennemis humains ne sont pas les plus réactifs du monde.
Les rencontres fortuites se déroulent aussi bien sur la terre ferme que dans l’espace. Il arrive couramment que des vaisseaux demandent d’entrer en contact audio pour des raisons aussi diverses que variées : besoin de réparations, d’un renseignement sur la bonne direction ou pour interviewer le héros que vous êtes en train de devenir. Là encore, il y a parfois des protagonistes surprenants – à rencontrer – qui méritent le détour.
Les scripts essaient tant bien que mal de faire coexister tous les événements du jeu dans un tout cohérent. Pour le meilleur mais aussi pour le pire. Ainsi, juste après une attaque qui a ravagé une bonne partie d’une colonie, un garde m’a arrêté à cause d’une marchandise volée et m’a envoyé faire un petit tour à l’ombre. Alors que très clairement, il y avait plus urgent à gérer, les corps encore tièdes des badauds jonchant le sol. De la constellation à la consternation, il n’y a qu’un pas que le soft franchit occasionnellement à cause du mauvais tour d’un script.
Beaux espaces, lumineux, à saisir
En intérieur et à bord des vaisseaux, la direction artistique de Starfield fait un quasi sans-faute. Il suffit de se poser quelques minutes pour se rendre compte du travail d’orfèvre des artistes de Bethesda. Les objets, modélisés avec soin, ont un charme rétro-futuriste raffiné qualifié de “NASA-Punk”. Mieux, la grande majorité des lieux visités racontent des histoires à eux seuls. Le bébé de Todd Howard est peut-être ce qui se fait de mieux en matière de narration environnementale dans un RPG en monde ouvert. Oui, on ose le dire. De plus, quasiment tous les éléments du jeu peuvent être ramassés, stockés puis observés sous tous les angles via l’inventaire. C’est du grand n’importe quoi !
Le tout est mis en valeur par des musiques magistrales composées par un Inon Zur inspiré ainsi que par un sound design d’une rare qualité. Bien que les ambiances soient multiples avec des cités futuristes, des villes rappelant le far west ou des mégalopoles cyberpunk, Starfield est toujours crédible. Non seulement les sons s’avèrent nombreux et précis, mais en plus, ils sont spatialisés avec une grande précision. Mieux, le mixage audio est proche de la perfection avec des effets qui savent se faire plus discrets quand il le faut.
Dites ouistiti
Starfield propose un mode photo relativement complet afin d’immortaliser les moments forts de ses pérégrinations. De plus, le jeu s’amuse à piocher dans les clichés pris durant l’aventure pour habiller ses écrans de chargement. Alors faites de belles photos ! Les expressions faciales n’étant pas paramétrables, on ne vous demandera pas de jolis sourires…
Graphiquement, Starfield alterne entre le magnifique et le moins rutilant. Bethesda livre des intérieurs superbes, des villes imposantes et des visages réussis. Les effets météorologiques aussi nombreux qu’impressionnants (chutes de neige, tempêtes de sable, orages, etc.), accompagnés par un cycle jour-nuit détaillé, engendrent des panoramas de toute beauté. Seulement voilà, quand les conditions ne sont pas réunies (absence de soleil ou de sources lumineuses), les planètes désolées peinent à être agréables à l’œil. Quelques protagonistes annexes sont également moins réussis que d’autres. Ceci étant dit, le jeu est malgré tout une belle démonstration technique qui tourne dans un 30fps stable sur Xbox Series X. Nous aurions juste aimé moins d’inégalités.
Quid des versions PC et Xbox Series S
Nous avons pu passer un peu de temps en compagnie de Starfield sur un PC disposant d’une excellente configuration (i9 13900K, NVIDIA RTX 4090, 32 Go de RAM DDR4, NVMe Samsung 990 Pro). Inutile de préciser que se délester du 30fps pour se plonger dans une expérience aussi belle que fluide est le meilleur des choix possibles. Quant à la version Xbox Series S, elle s’en tire avec les félicitations du jury. Bien sûr, le jeu perd en netteté et les effets spéciaux sont moins précis, mais l’expérience est de qualité malgré les limitations techniques de la petite console.
La taille démesurée de l’espace de jeu a un coût. La contrepartie se situe dans la compartimentation de l’expérience : les chargements, même courts, sont réguliers. Atterrir sur une planète, entrer dans une base, pénétrer dans une grotte… tout cela nécessite de passer par la case loading et donne un côté un peu daté à la progression. Cela amène également des phénomènes déconcertants visuellement, puisque les personnages apparaissent/disparaissent comme par magie devant les portes qui font office de portail entre deux niveaux.
Enfin, et c’est remarquable pour un RPG moderne de Bethesda : Starfield débarque dans une version incroyablement stable et quasiment dénuée de bugs sur Xbox Series X. Le lancement chaotique de Cyberpunk 2077 semble avoir servi de leçon au studio. Bien que dénué de son patch day one (qui est arrivé au moment où vous lisez ces lignes), la dernière création de Todd Howard se porte comme un charme. Rendez-vous compte, en 75 heures de jeu, nous n’avons subi aucun plantage intempestif ni ralentissement/freeze ! De plus, les gros bugs visuels sont presque inexistants. Du beau boulot.
Source : https://www.jeuxvideo.com/test/1792369/starfield-un-petit-pas-pour-le-rpg-un-bond-de-geant-pour-le-jeu-video-de-sf-en-monde-ouvert.htm
Auteur :
Date de Publication : 2023-08-31 18:00:03
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