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L’armée suisse teste un drone chinois controversé

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l'armées suisse va utiliser des drones chinois DJI

L’armée suisse a acheté quatre nouveaux drones. Seulement voilà: leur fabricant figure sur une liste noire des Etats-Unis. Malgré cela, l’armée se montre sereine. La gauche met en garde contre un risque pour la sécurité.

Reto Wattenhofer / ch media

Cette séquence vidéo est pour le moins troublante. Enfermés dans leurs appartements, des habitants de Shangaï protestent contre la politique Covid de leur pays quand, tout à coup, un drone surgit. Un message audio rappelle tout le monde à l’ordre: «Contrôlez le désir de liberté de votre âme. N’ouvrez pas la fenêtre et ne chantez pas», gronde-t-il.

En Chine, les appareils volants sont devenus monnaie courante dans l’espace public. La grande puissance asiatique domine également le marché des drones civils. L’entreprise DJI, basée dans la ville de Shenzhen au sud de la Chine, est le plus grand fabricant de drones au monde. Chiffre d’affaires: 3 milliards de dollars par an. Avec une part de marché mondial de plus de 50%.

Les recherches du groupe CH Media (auquel watson appartient) ont révélé que l’armée suisse faisait également partie des clients. Interrogée à ce sujet, elle a confirmé l’information:

«Armasuisse a acheté quatre petits drones conçus pour le marché civil à des fins de test»

L’Office fédéral de l’armement a opté pour le modèle «DJI Mavic 2 Enterprise Advanced» – haut-parleurs inclus. Coût: 5000 francs pièce.

Tests concluants

Cette information n’a pas été divulguée au grand public jusqu’à présent. La Confédération a renoncé à communiquer sur cette acquisition. Il s’agissait «uniquement d’essais», se défend l’armée.

«Si une introduction devait être planifiée au profit de l’armée, elle serait communiquée en bonne et due forme»

En tous cas, les capacités techniques des drones ne seront pas en remises en question. En effet, les tests effectués en 2021 se sont déroulés avec succès. Le drone remplit «toutes les exigences», a fait savoir l’armée. L’examen a porté sur l’efficacité du drone dans l’élimination des bombes non explosées et dans l’assainissement d’anciennes places de tir. Deux tâches étaient au premier plan: observer au moyen d’une caméra à la lumière du jour ou d’une caméra thermique et lancer une alerte par haut-parleur.

En matière de sécurité, la gauche tire la sonnette d’alarme.

«Je ne comprends pas que des drones soient achetés en Chine»

Marionna Schlatter (conseillère nationale Verts/ZH)

Sa collègue socialiste Min Li Marti considère, elle aussi, que l’utilisation de drones chinois est «potentiellement problématique». Pour sa camarade soleuroise Franziska Roth, cette démarche est «très problématique sur le plan géopolitique». Alors que la Suisse aspire à une collaboration plus étroite avec l’Otan, elle acquiert en même temps des drones auprès des Chinois.

Pour les USA, c’est NON

L’armée suisse ne voit aucun problème à l’utilisation des drones DJI. L’argument principal est qu’ils ne sont pas prévus pour des missions tactiques. «Ils ne sont utilisés qu’en situation normale et pour surveiller l’élimination de bombes non explosées dans des zones accessibles au public», souligne l’armée. Ils voleraient donc uniquement dans des zones où l’on trouve également des drones civils du même fabricant.

Les inquiétudes de la gauche ne sont pas infondées. Depuis des années, DJI fait la une de l’actualité internationale. L’entreprise aurait ainsi aidé l’armée chinoise à surveiller la minorité musulmane des Ouïghours. Et, selon le ministère américain de la Défense, elle représente un risque pour la sécurité nationale et rend les Etats-Unis plus vulnérables aux cyberattaques. C’est pourquoi il est interdit à l’armée américaine d’utiliser des drones de ce fournisseur depuis 2017.

Le fait qu’un Etat de l’Otan place l’entreprise sur une liste noire n’est pas un argument pris en considération par l’armée suisse. «De nombreuses autorités et organisations chargées de tâches de sécurité, en Suisse comme dans les pays voisins, utilisent des drones de la société DJI». De toute façon, l’armée n’avait pas d’autre choix, selon son raisonnement.

«Ce modèle est aujourd’hui le seul drone disponible sur le marché qui remplit les exigences techniques»

armée suisse

Franziska Roth, la politicienne socialiste en charge de la sécurité, ne cache pas ses craintes: «les Américains examinent très précisément le matériel avec lequel ils travaillent dans leur armée et celui avec lequel ils ne travaillent pas». Il est difficile de comprendre pourquoi l’armée suisse a un avis différent. La conseillère nationale des Verts Marionna Schlatter considère, elle aussi, que la dépendance technologique vis-à-vis de la Chine constitue un risque majeur pour la sécurité.

Fort lien avec l’Etat chinois

Les inquiétudes ne se limitent pas aux États-Unis. En Europe aussi, la crainte d’une porte d’entrée pour l’espionnage grandit. Au début de l’année, des chercheurs allemands ont ainsi découvert des failles de sécurité parfois graves dans les drones DJI.

Il était ainsi possible de modifier le numéro de série des appareils, de neutraliser la localisation du drone et de faire tomber l’appareil à distance.

Certes, l’entreprise a immédiatement corrigé les points faibles. Il n’en reste pas moins qu’elle est étroitement liée à l’Etat chinois. Contrairement aux affirmations précédentes, DJI a également reçu de l’argent du fonds souverain, comme l’a révélé le Washington Post l’année dernière. La Chine souhaite ainsi appâter les fournisseurs commerciaux pour qu’ils prennent pied dans le secteur de l’armement.

Une loi oblige les groupes chinois à collaborer avec les services de renseignement. Aux yeux du gouvernement allemand, il existe ainsi un risque d’ingérence. Malgré les critiques, il a annoncé au printemps qu’il maintenait l’achat de 60 drones destinés à être utilisés dans des zones sinistrées. En réaction, il a toutefois assuré qu’il utiliserait un logiciel spécial pour garantir la sécurité des données.

«Il est tout à fait possible que les drones ne posent pas de problème»

Min Li Marti, conseillère nationale PS

Mais pour cela, l’armée doit s’assurer que les clarifications et les mesures de sécurité nécessaires sont prises – comme cela a été fait en Allemagne.

La politicienne des Verts Marionna Schlatter est sceptique. Comme seul le fabricant sait ce que fait son logiciel, «une base de confiance commune» est nécessaire. La Verte doute que cette condition soit remplie dans le domaine de la protection des données avec la Chine.

Du point de vue des autorités, cela n’a aucune importance. La transmission de données personnelles aux autorités chinoises par l’armée suisse n’est «juridiquement pas possible», écrit le préposé fédéral à la protection des données Adrian Lobsiger, interrogé à ce sujet.

L’armée ajoute qu’il n’est pas du tout prévu que le fournisseur ait accès aux données et aux systèmes.

Aucun problème du côté policier

Quant aux polices cantonales, cela ne semble pas poser de problème. En effet, elles sont nombreuses à utiliser déjà des drones DJI, notamment pour mesurer le lieu d’un accident ou pour rechercher des personnes disparues sur des terrains impraticables. La police cantonale saint-galloise possède à elle seule 30 drones chinois. Argovie, Berne, Lucerne et Zurich ont également fait l’acquisition de plusieurs appareils.

La règle qui prévaut, c’est que les drones volent toujours en mode hors ligne. Sans connexion Internet. C’est également valable pour une mise à jour du logiciel. La plupart des données sont des images. Florian Schneider, porte-parole de la police de Saint-Gall, compare le traitement des données à celui d’un appareil photo classique. Le drone possède une carte mémoire qui est lue après chaque vol.

Florian Schneider souligne qu’une majorité d’organisations américaines d’intervention d’urgence utilisent également des drones chinois. La Conférence des commandants des polices cantonales de Suisse (CCPCS) conclut également, en se référant aux Etats-Unis:

«Il s’agit ici de décisions politiques qui n’ont rien à voir avec l’acquisition de drones en Suisse»

Traduit et adapté de l’allemand par Anaïs Rey.

Un important dégagement de fumée a été signalé jeudi en fin d’après-midi dans la zone industrielle de Vétroz (VS). Les pompiers et la police cantonale valaisanne sont sur place. La fumée, qui s’étend sur des dizaines de kilomètres, pourrait être toxique. La population est invitée à fermer portes et fenêtres.

La zone concernée par le dégagement de fumée s’étend sur des dizaines de kilomètres. Le feu s’est déclaré vers 17h25 dans le bâtiment de l’entreprise Polaris IPS situé dans la zone industrielle du Botza, précise Le Nouvelliste. Les pompiers et la police cantonale valaisanne sont sur place, a tweeté cette dernière.

Source : https://www.watson.ch/fr/suisse/arm%C3%A9e/540122949-l-armee-suisse-teste-un-drone-chinois-controverse

Auteur :

Date de Publication : 2023-07-07 06:06:00

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